J'y croyais

14. Emilyne

La sensation d'avoir une bête sauvage au-dessus de moi. Je découvre un regard à la fois envieux et empli de haine de sa part. Il tient toujours fermement mes poignets, si fort que je peine à croire que le sang circule toujours dans mes bras. 

Je ne dresse plus aucune résistance, bien que le peu que je possédais n'avait pas l'air de changer grand chose. Je vois sa mâchoire se contracter et je dois l'avouer, un spasme de terreur me parcourt. Il est si imposant, que je ne vois plus la lumière de mon abat-jour taper sur moi. 

Les muscles de ses bras frémissent et j'attends avec effroi qu'il se mette à m'attaquer. Je regrette déjà ce que j'ai dit.

Il continue de simplement me regarder. Je vois sa gorge ondoyer, il avale sa salive avec difficulté, contractant toujours sa mâchoire. Est-ce qu'il se retient de me faire du mal ?

Cela ne serait pas étonnant venant du bourreau de Satan. Après tout, il est dit que la seule chose qu'il aime, c'est la mort. Est-ce qu'il se retient de me faire peau ? Souhaite-t-il me torturer jusqu'à ce que mort s'en suive ? Il semble au premier regard impulsif et pourtant, il se contient énormément.

Mes mains finissent par perdre leur circulation sanguine et je ne les sens plus. Il approche son visage et je me retrouve nez à nez avec ses yeux. Il retire son étreinte de mes poignets, mais je ne peux pas les bouger, mes membres sont endormis. Est-ce que c'était prévu ?

Il passe ses mains sur mes joues et les descend doucement le long de mon cou. Il passe ses pouces contre ma trachée et appuie légèrement dessus. Je sursaute, mais je ne peux rien faire de plus. 

Il approche sa bouche de mon oreille et souffle dessus. Il se met à chuchoter.

- Dans la vie, je n'aime que deux choses. La mort et.. toi.

Il attrape mon oreille avec ses dents et me mord l'hélix. Je ne peux rien faire, mes mains toujours endormis. Je subis. Il lâche mon oreille et c'est maintenant le bout de sa langue qui vient parcourir les limites de mon oreille. Je frémis, se pinçant les lèvres. Je tiens jusqu'à ce qu'il se décide à la laisser glisser plus bas, vers mon cou. Le contact de sa langue bouillante contre mon cou nu me fait lâcher un gémissement que je regrette déjà.

Ses doigts parcourent mon cou puis s'attardent sur mes clavicules. Il les descend au fur et à mesure jusqu'en haut de ma poitrine. Je lève celle-ci par réflexe, essayant de me sortir de la situation, en vain. Va-t-il aller plus loin ?

Je serre les dents. Mon ego me pousse à attendre que lui-même s'arrête, ma tête me dit de lui dire d'arrêter maintenant, mais mon corps.. Il ne répond juste plus. Il me regarde, d'un air vainqueur. Il sait que lui peut aller plus loin, mais il sait aussi que moi, je ne veux pas. Est-ce qu'il attend que je lui dise stop ? Je crois bien.

Il attend puis retire ses mains. Il les pose sur mes hanches et remonte petit à petit mon débardeur, mettant à nu mes hanches et ma taille. Bientôt ,mes côtes finiront dénudées et je ne peux plus résister.

- Alan.. Stop.

Il attend un instant. Les mains sur mes côtes puis il les retire en souriant. Il attrape mes poignets et me relève sans aucune difficulté. Je suis projetée vers lui et il m'empêche de rebasculer avec une main dans mon dos.

De son autre main, il attrape ma mâchoire et penche la tête.

- La princesse qui se soumet. Tu t'es laissé affaiblir, et c'est comme ça que tu comptes te défendre ? Tu fais bien d'avoir des gardes du corps.

- Tu es de mon royaume non ? Alors tu devais écouter mes ordres. Haha. C'est pour ça que je ne me suis pas débattue.

- Dit tout de suite que tu en avais envie.