- Tu ?
- Je ne peux pas.
Il tourne les talons et repart dans la cuisine. Hors de question que je le laisse s'enfuir sans rien me dire. Je le suis dans la cuisine avec comme seul vêtement la couette qui cache ma peau nue. J'attrape son poignet et le tire vers moi. Il s'arrête et se retourne. Il semble à bout.
Ce regard ne lui va pas. Il n'a l'air sûr de rien, presque triste finalement. Il dégage ma main et mon regard fixe ses bras. Ses avants bras sont nervurés, il serre si fort les poings qu'on pourrait croire que ses veines exploseraient au moindre contact.
Je recule, légèrement, de peur qu'il ne me frappe. Il n'aime peut-être pas qu'on le touche ? Il s'approche de moi et je continue de reculer jusqu'à ce que mes fesses heurtent le plan de travail. Il me bloque entre celui-ci et son torse. Ma respiration devient haletante. Pourquoi c'est à moi que tout ça arrive.
Il lève les bras et je ferme les yeux de peur. Finalement, il pose une main sur ma joue et dépose un baiser sur l'autre. Je garde les yeux fermés, crispé. Il réitère et dépose un deuxième baiser.
- Princesse, fait moi confiance, si je ne peux pas te dire, c'est qu'il y a une raison
- Jake. Je ne te connais même pas.. Donc te faire confiance, tu m'en demandes beaucoup.
- Bien sûr que si tu me connais..
Il caressa ma joue du dos de ses doigts.
- Tu n'as juste jamais voulu y croire.
- Y croire ?
- Laisse tomber, soupire-t-il. Tes habits sont sur le chauffage, mais je suppose que tu n'iras pas à la fac avec une telle robe ?
- Je.. Oui
Il a raison. J'ai rendez-vous à la faculté cette après-midi et si je débarque avec ma robe ultra courte, je risque d'avoir des problèmes - et accessoirement que l'on me trouve folle - . Je me mords la lèvre inférieure, cherchant une solution à ce problème qui me fit oublier la discussion avec son interlocutrice.
- Je peux te prêter de quoi te couvrir en haut, mais pour le bas, je risque de peiner à trouver..
Il a encore raison. Il m'énerve à avoir raison comme ça. Je me dégage de sa semi-emprise et tourne sur moi-même. Je retourne dans le salon, suivi de près par lui. Mon mal de crâne s'est envolé avec tout ce que j'ai à penser.
Je me retourne et il n'est plus là.
*****
Je me suis assise sur le canapé, croisant les jambes. Il réapparaît dans mon champ de vison avec quelque chose dans les mains. Il le déplit et c'est un sweat-shirt.
- Tu vas mettre ta robe et ça par-dessus. Et je vais t'accompagner chez toi pour que tu te changes d'accord ?
- Et pourquoi tu viendrais chez moi ?!
- Je ne vais pas chez toi. Je viens simplement avec toi pour éviter que des inconnues t'embêtent pour tes jambes nues.
Quelque part, c'est aussi un inconnu. Mais un inconnu qui m'a sauvé la vie deux fois maintenant. Je récupère le sweat-shirt qu'il me tend et lui fait signe de partir en agitant ma main. Il obéit et je m'habille.
*****
Son sweat-shirt est assez long. Il descend jusqu'à la fin de ma robe. Je remonte un peu les manches et l'agrippe par le col. Il sent son odeur qui, je dois bien l'avouer, est agréable. Je lui fais signe qu'il peut revenir et il ne se fait pas prier.

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J'y croyais
Ficción GeneralEt si simplement y croire nous ouvrait toutes les portes ? Suivez l'histoire d'Emi, une jeune étudiante en médecine qui, parce qu'elle y a cru, a ouvert la porte vers un monde qu'elle ne soupçonnait pas : L'enfer. Un roman de fantaisie sur le dével...