Chapitre 6

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Poutain de bordel de merde. 

Kate est pliée en deux. Et je suis en pls sous la couette depuis ce dernier message. 

- Pouhahahha... Ton regard en TD de droit constitutionnel !! Tu dévores son dos. Chuis morte...

- Il faut que je réponde, donne-moi ce tél Kate !

- NAN !

Quoi ? Mais à quoi elle joue ? 

Elle se met à courir à travers la chambre. Malheureusement pour elle ce n'est pas un terrain de football. Je la rattrape et la plaque sur le matelas par terre installé pour ma visite. 

- Kate ! C'est une situation de crise ! 

- Balec ! Plus tu mettras du temps à répondre, plus elle saura qu'elle a vu juste !

- Mais... pourquoi tu fais ça ?!

Elle se calme aussitôt et se tourne vers moi avant de me répondre très sérieusement : 

- Parce que Hélia, si on ne te met pas un couteau sous la gorge, tu n'avances pas. Tu stagnes. T'es incapable de faire le premier pas. En tout cas quand il s'agit d'amour. J'en ai plus que marre de te voir frôler le bonheur sans jamais l'étreindre. 

- ... 

- Réponds lui la vérité. 

-... Je ne peux pas faire ça Kate !

Je pris ma tête dans mes mains, incapable de soutenir son regard moralisateur plus longtemps. 

- Si, tu peux. 

Elle me donne le téléphone, avec un air solennel. 

Je le prends. Le regarde comme si tout était de sa faute. Puis : 

ELLE- Je plaide coupable. Tu m'as démasquée. 

La réponse est quasi instantanée. 

MIKA- Pourquoi tu n'as rien dis ? 

ELLE- Comme tu l'as si bien dis, le contact humain, c'est pas mon truc. 

MIKA- Très bien. Je vais être franche. 

ELLE- Il faut bien que l'une d'entre nous le soit. 

MIKA- Exact. 

MIKA- Je ne trouve pas tout ça très correct. Tu m'as affirmé que nous ne nous connaissions pas. 

ELLE- C'est le cas. Tout ce que je connais de toi, c'est ton nom. 

MIKA- Et mon dos. En détails, je suppose. 

Mes oreilles chauffent intensément quand je lis cette phrase et ma soeur, penchée sur mon épaule a l'air de trouver Cléo exceptionnellement drôle. 

ELLE- Vrai. Ta colonne vertébrale est très agréable à regarder je dois dire. 

MIKA- C'est un aveu ? 

ELLE- Aveu de quoi ? 

MIKA- Oublie... Pourquoi ne pas m'avoir parlé à la soirée. Déva t'y avais emmenée si je me souviens bien. 

"Parce que tu avais l'air triste" Pas sûr que répondre ça soit une très bonne idée. Mais je mis les pieds dans le plat. 

ELLE- Tes yeux étaient tristes. 

Cinq minutes s'écoulent. Les cinq minutes les plus longues de ma vie. 

MIKA- Si tu étais venue, ils ne l'auraient plus été. 

Silent voicesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant