Chapitre 9

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CLEO- Retrouve-moi au bar près du carrefour de l'université. A 21h. 

Je jetai un rapide regard à l'horloge de la cuisine. 19h45. J'avais le temps. 

- Thalia ? Tu faisais pas un truc avec Miguel ce soir ? 

Ma cousine et colocataire se tourna vers moi, un air interrogateur placardé sur le visage. 

- Non, pourquoi ? 

Tiens, voilà qui était surprenant. 

- Vous n'aviez pas rendez-vous ce soir ? 

Elle baissa la tête et fronça les sourcils imperceptiblement. 

- Si. Il a annulé. 

Je pinçais les lèvres. 

- Je vois... 

Je m'apprêtais à répliquer mais Thalia me coupa avant que je n'aie le temps de dire quoi que ce soit. 

-Hélia... s'il te plaît, je sais ce que tu vas dire. Pas ce soir s'il te plaît. 

- Tu devrais quitter cet idiot et nous le savons tous les deux.  

- Tu as été voir tes parents ce weekend, comment va Kate ? Toujours avec sa ville chérie ? 

- On en reparlera Thal, tu t'en sortiras pas si facilement. Et non, ils ont rompu. 

Je nous servais un verre de vin et m'installai à ses côtés pour lui raconter les récentes nouveautés dans la vie amoureuse de ma soeur. 

- C'est un con. On le savait tous. 

- Mouais. 

- N'empêche il était beau gosse. 

- Il a la moitié de ton âge, Thalia. 

- Même toi tu ne peux pas nier qu'il a des gênes d'Apollon. Comment elle encaisse ? 

- Normal. Elle s'en doutait. Elle va facilement passer à autre chose je pense. 

- Ouais, c'est bien le genre de Kate. Elle a eu plus de mecs que moi... 

Elle prit une gorgée, un sourire au coin des lèvres, avant de reprendre la parole, le regard malicieux.

 - Et toi ? Une belle inconnue à l'horizon qui serait susceptible  de percer ton cœur de pierre ?

- Cœur de pierre ? Tu y vas fort. 

- Tu devrais vraiment apprendre à profiter de la vie ma chère cousine. 

- Tu devrais vraiment apprendre à garder tes conseils pour toi, Thalia. Moi au moins, je ne suis pas coincée dans une relation toxique avec un homme qui me trompe tous les vendredis du mois. 

Elle ricana nerveusement. 

- Toujours crue toi hein... Tu n'as pas tort. Mais il ne me trompe pas que les vendredis, c'est plutôt les weekends si mes statistiques sont bonnes. 

Un air triste vint contredire le sourire qu'elle se forçait à arborer. 

- Ben voyons. 

Je me radoucis et passai un bras autour de ses épaules. 

- Tu l'aimes tant que ça ? chuchotais-je, les yeux mi-clos. 

- Malheureusement, oui, soupira t-elle, le regard vide. 

- Quitte-le. 

- J'ai déjà essayé. 

- Réessaye ? 

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