Bane Corp. (Malec AU) ( En correction )

Magnus

Magnus raccompagna sa nouvelle assistante jusqu'à la porte de l'édifice. La jeune femme avait été d'une grande utilité au cours des six derniers mois, mais encore bien davantage ces deux dernières semaines.

Isabelle Lightwood l'impressionnait par son habilité à obtenir tout ce qu'il désirait de ses fournisseurs. Sa joie de vivre était un vrai rayon de soleil qui illuminait ses longues journées à se démener pour sortir sa nouvelle collection dans les délais. Le défilé était pour le lendemain et ses mains d'ange travaillaient sans relâche. Elle lui proposait souvent des modifications qui pourraient être apportées sans passer par quatre chemins. Les autres lui donnaient du Monsieur Bane et se pliaient à ses caprices sans jamais le remettre à sa place. Ce qu'il voulait c'était un regard nouveau et de vrais commentaires constructifs. Izzy avait été sa bouée de sauvetage. Elle argumentait souvent avec Magnus et ne lui laissait pas toujours le dernier mot. Elle visualisait avec une rapidité déconcertante les concepts qu'il imaginait dans sa tête lors des multiples sessions d'inspiration où l'équipe mettait ses idées sur papier, qu'elles soient ridicules ou non.

Oui, si jeune encore, avec un talent inestimable entre les mains. Cette femme ferait de grandes choses et Magnus désirait la pousser à son maximum. C'était une éponge qui absorbait tout sur son passage et qui s'adaptait sans difficulté. Le produit final, qu'elle soumettait à son patron, se révélait toujours être une pure merveille qui luisait de tous ses feux.

Ce soir-là, Izzy lui avait demandé de ne pas terminer tard car, selon elle, son frère la harcelait depuis plus d'une semaine pour la revoir.

Il avait accepté sans la moindre hésitation puisque Isabelle était de loin son meilleur élément. Le designer comptait sur une longue collaboration avec cette jeune femme au talent indéniable.

De plus, Isabelle lui avait si souvent parlé de son frère adoré que c'en était presque une obsession. L'homme d'affaires s'était souvent demandé quel genre de physique un homme aussi important pour son assistante pouvait avoir. Il savait cependant qu'il était grand et qu'il partageait la même crinière noire que sa sœur. Isabelle lui avait aussi décrit l'homme comme un être détruit par des relations amoureuses qui s'étaient toutes terminées en désastres émotionnels. Le jeune homme gardait un semblant de vie en côtoyant sa sœur et son meilleur ami. Le reste de sa famille était aussi sacrée que Dieu lui-même. Cela en disait long sur sa personnalité solitaire.

Jamais. Au grand jamais, Magnus n'aurait osé se terrer après ses aventures qui, disons le, étaient la plupart du temps révélées au grand public. Ses frasques alimentaient les journaux à potins avec une constance presque chirurgicale. Ses propres aventures n'étaient pas plus joyeuses que celle de ce Alec Lightwood, mais au contraire du frère d'Isabelle, Magnus recherchait toujours son âme sœur. Que ce soit un homme ou une femme, cela n'avait pas d'importance aux yeux du designer, et ce, pour le plus grand plaisir des journalistes.

Ce soir-là, il était lui même attendu chez son comptable et ami Ragnor Fell avec qui il devait faire le point sur les quelques derniers mois. Puisque son défilé était désormais prêt et que le reste ne serait fait que le lendemain, il autorisa Isabelle à quitté plus tôt et fit le chemin jusqu'au portail en compagnie de sa protégée.

Fidèle à son habitude, elle débita des paroles en souriant et Magnus fut emporté par son enthousiasme. Il gesticula devant leurs yeux pour essayer de lui faire visualiser sa dernière lubie alors qu'ils sortaient sur le trottoir qui bordait la rue achalandée.

— Ah ! C'est mon frère, là-bas !

Elle l'embrassa amicalement et le quitta en agitant la main pour faire signe à son chauffeur improvisé. Magnus, qui avait le soleil dans les yeux, ne put visualiser l'occupant du véhicule. Il prit donc le chemin inverse pour rejoindre le bureau de Ragnor qui se trouvait à quelques rues de là. Il repensa à toute sa discussion avec Isabelle et se mit à marcher d'un pas élégant, se prenant à imaginer être le modèle qui révèlerait la somptuosité du spectacle qu'ils offriraient au monde entier dans moins de vingt-quatre heures.