Violette

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Les deux amoureux passèrent chez Alec prendre un ensemble de course et quelques vêtements pour le lendemain. Ils se dirigèrent vers le parc et Magnus s'installa sur une table près du circuit de course. Alec vint l'embrasser avant de débuter à courir. Le comptable se redressa et Magnus lui administra une tape sur une fesse

— Vas t'occuper de ce corps de rêve. Si tu restes un seul instant de plus, je te jure que tu ne seras pas capable de courir pendant des semaines.

Alec repartit le sourire aux lèvres. Il était infatigable et Magnus en profita pour approfondir un peu plus ses créations. Son petit ami lui inspira de nouvelles avenues et il travailla sur des ensembles sportifs et même des chaussures de sport. Il devra faire affaire avec des spécialistes, mais pour que son Alexander ait le meilleur, il le ferait.

Magnus était absorbé dans sa création quand il entendit une petite voix qu'il avait déjà entendu.

— Vous faite de beau dessins. Ils ont l'air vrai!!!

— Raphaël? Mais qu'est-ce que tu fais ici? Tu ne devrais pas être chez toi?

— Oui... probablement.

— Tu es habillé pour courir. Est-ce que tu arrives ou tu pars?

— J'arrive et... je pars. Mon lacet s'est cassé quand j'ai voulu l'attacher. Je crois que je ne pourrai pas venir à l'entraînement samedi prochain.

Il avait l'air tellement triste. On voyait qu'il adorait courir juste à sa manière d'en parler avec Alec et juste là maintenant il était venu courir même si ce n'était pas son entraînement.

— Dis-moi, mon grand, est-ce que tu viens souvent ici?

Son visage s'éclaira.

— Tous les jours monsieur. C'est une des choses qu'il faut faire si je veux m'améliorer.

— Tout d'abord appelle-moi Magnus. Et puis, je suis étonné que tu viennes tous les jours. Est-ce que tu viens toujours seul?

— Quelques fois je vois Monsieur Alec, mais pas souvent. Il préfère le matin, mais moi j'ai école alors, je viens après. Est-ce que Monsieur Alec est ici?

— Gagné jeune homme! Il devrait repasser bientôt si tu veux l'attendre.

— Non, je ne peux pas courir, et puis il sera déçu que je ne vienne pas dimanche. J'aimerais mieux ne pas le voir ça serait moins compliqué.

Magnus regarda le lacet de Raphaël et put constater que l'entièreté de la paire de chaussures avait déjà eu de meilleurs jours. Il pouvait voir le gros orteil du jeune garçon qui avait percé le bout de la chaussure. Il ne savait pas pourquoi, mais tout comme Alec, ce petit l'avait touché et sans même y penser il posa une main sur son épaule pour qu'il le regarde en face.

— Raphaël, je vois combien la course est importante pour toi. J'aimerais te faire une proposition, si tu le veux et surtout si ta maman le veux aussi. Je suis prêt à te fournir des chaussures de course tant et aussi longtemps que tu aura le goût de faire ce sport. Je pourrais même créer une gamme de produits comprenant des vêtements d'athlétisme et Alexander et toi seriez mes cobayes. Vous pourriez m'indiquer ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas. Comme ça tu serais mon premier utilisateur avec Alexander.

Magnus voyait les yeux de Raphaël s'agrandir à chaque mot que le designer ajoutait.

— J'aurais droit d'avoir ces chaussures là?

Il pointa le croquis de la chaussure que Magnus avait fait.

— Celui-là je l'ai imaginé pour Alec! Mais toi tu pourrais m'aider en me disant la couleur que tu préfères pour les tiens. Je pourrais même faire mettre ton nom. Ça pourrait être « Raph signature ».

Magnus avait monté ses bras dans les airs pour les déployer devant le petit. C'était incroyable comment ce si jeune garçon pouvait l'inspirer.

— Évidemment je dois voir ta mère pour avoir son autorisation. Est-ce que tu crois que je pourrais aller chez toi pour parler à ta mère disons un peu avant ton entraînement de dimanche prochain? Tu n'aurais qu'à me donner ton adresse et moi je te donne mon numéro pour si ta mère a des questions avant qu'on se voit.

Magnus griffonna son numéro sur l'un de ses papiers et le remis à Raphaël avant de prendre en note les coordonnées du garçon. Alec arriva soufflant légèrement en posant ses mains sur ses genoux.

— Bonjour Raphaël, ta maman va bien aujourd'hui?

Le garçon inclina la tête pour ne pas que le comptable voit ses yeux pleins d'eau.

— Sa maladie empire, répondit-il tristement. Bientôt ils vont venir nous chercher que maman dit. Elle pleure toujours et ma sœur ne veut plus la quitter parce qu'elle a peur de ne plus jamais la voir.

— Et toi mon grand, qu'est-ce que tu penses de tout ça? Est-ce que tu as peur aussi, demanda Alec.

Il ne répondit pas immédiatement. C'était une question simple, mais tellement difficile d'y répondre. Magnus se souvenait du moment où il avait perdu ses parents. Il était plus âgé que Raphaël et ses parents étaient sûrement plus fortunés que la mère du jeune coureur. Pourtant, ça avait été un cauchemar de A à Z. Pauvre enfant, il aimerait tellement faire plus pour lui et sa petite sœur.

Raphaël répondit à Alec d'un simple et imperceptible hochement de tête.

— Viens ici mon grand!

Alec se mit à genoux et ouvrit grand ses bras pour qu'il puisse s'y réfugier. Raphaël s'effondra dans ses bras et le comptable lui frotta le dos alors qu'un reniflement sortit du jeune garçon.

Magnus aurait voulut être avec Alec et pouvoir lui prodiguer de douce caresses de consolation, mais il était presque un inconnu pour l'enfant. Voulant lui éviter plus de peine, le designer raconta à Alec, tandis qu'il consolait Raphaël, ce qu'il avait prévu de faire dimanche prochain. Raphaël écoutait attentivement et coupa même Magnus à un certain moment.

— Je vais avoir de belles chaussures brillantes...

— Qu'elle excellente idée, reprit Magnus en tapant des mains. Je le note immédiatement.

— De couleur violette, continua Raphaël, tout excité à présent.

— Elles seront superbes, s'exclama encore Magnus. Tu as un goût fantastique...

Le sourire était revenu sur le visage du garçon. Ses yeux pétillaient et il sauta au cou de Magnus sans qu'il ne s'y attende.

— Merci Magnus, je vais aller raconter tout ça à maman. J'espère qu'elle va dire oui!

— Vas-y! Et on se revoit dimanche, cria Magnus alors que le garçon disparaissait dans la pénombre qui commençait à s'installer.

— C'est génial Magnus, il avait tellement besoin d'un cadeau du ciel en ce moment...

— Je me souviens comme si c'était hier de la mort de mes parents. Pauvre petit, il va tellement souffrir quand ça arrivera.

— Oui, je m'en doute. C'est pour ça que je ne veux pas le lâcher. La course est sa seule source d'évasion...

— Je te promets qu'on va tout faire pour qu'il passe au travers. Il est un gentil garçon.

Alec s'assit tout près de Magnus et l'embrassa délicatement avant de se redresser.

— Et toi, tu es formidable, souffla Alec.

Bane Corp. (Malec AU) ( En correction )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant