Chapitre 16 - Adieu

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Il était tellement amoureux de Zoro. Il avait souvent pensé être amoureux, mais maintenant qu’il savait ce que ça faisait, il pouvait dire que rien ne tenait la comparaison. Il aimait le cactus. C’était horrible, puisque ses sentiments n’étaient sûrement pas réciproques, et il n’aurait jamais la possibilité de s’en assurer, puisqu’il ne le verrait probablement plus jamais.

–À quoi tu penses, cuistot débile ?, demanda Zoro, observant avec attention l’éclair de vie qui traversait la peau pâle du blond. Sanji leva les yeux, ses cheveux paraissaient dorés en comparaison avec le sable et il avait l’air encore plus blanc que d’habitude. Ses joues se tintèrent légèrement de rouge quand il sourit à l’épéiste.

–Je pense que tu es plutôt intelligent pour une tête de mousse, chanta presque Sanji, sa voix adoucie par son rire. Il marcha sur le côté pour laisser l’épéiste passer, ne remarquant pas le mélange presque comique d’adoration et d’excitation mal camouflée qu’affichait le visage de l’épéiste quand il passa devant lui, revenant à la distance qu’ils gardaient entre eux lorsqu’ils étaient sous surveillance.

–Nous serons sûrement accueillis par des gardes, annonça Sanji d’une voix tranquille avant de s’approcher de l’épéiste libéré de ses chaînes. Ils te remettront sûrement des menottes et je leur demanderai de t’emmener à l’infirmerie.

La dernière chose qu’il voulait faire en tant qu’homme libre , c’était s’assurer que les plaies de Zoro seraient soignées.

Zoro grogna.

–Je te l’ai déjà dit. Je ne veux pas voir les docteurs de cet endroit…

–Zoro, il y a peu de chances qu’ils me laissent te ramener à l’Enfer des Glaces. Sanji essaya de cacher sa douleur autant que possible, laisse-moi au moins m’assurer que tes blessures soient traitées.

Les soupçons de Zoro étaient visibles dans ses yeux quand il tourna la tête pour regarder Sanji, qui affichait son plus beau sourire de façade.

–Après tout ce que tu as traversé aujourd’hui, tu as plus du zombie que du cactus.

–Tu n’as qu’à mettre tout ce qui est arrivé sur mon dos, cracha Zoro, secouant la tête comme si Sanji était un enfant têtu. Ce stupide directeur réduira peut-être ta sanction.

–Hmmm… et bien, si je disais au directeur que tu es une pauvre petite tête de mousse perdue, il ne me croirait pas. », taquina Sanji, souriant pour cacher sa douleur. Magellan avait menacé de l’enfermer au niveau trois après tout, il était terrifié. Il y avait une forte chance que les gardes qui allaient les accueillir auraient une seconde paire de menottes.

Leurs chamailleries cessèrent juste avant qu’ils n’arrivent à portée des caméras, tous les escargophones muraux avaient les yeux rivés sur eux. Avant même qu’ils n’approchent des portes, il y avait déjà une douzaine de gardes accompagnés par Hannyabal en personne.

« Sanji, s’exclama Hannyabal depuis une distance de sécurité, pointant son trident en direction de Zoro. Nous allons envoyer un homme avec les nouvelles menottes, assure-toi que Roronoa ne bouge pas, le moindre mouvement hostile nous forcera à agir.

Le bruit d’un grand nombre d’armes à feu prenant pour cible le duo meurtri remplit l’air autour d’eux. Sanji hocha la tête, son masque de professionnel de retour sur son visage. Un homme tenant des menottes bien plus robustes avança lentement vers eux, traînant les grosses chaînes par-dessus son épaule. La tension dans l’air pouvait être coupée au couteau, mais Sanji et Zoro restaient parfaitement calmes.

Quand l’homme chargé des menottes s’approcha, Zoro tendit les mains pour que celui-ci l’enchaîne. Dès l’instant où ses mains bougèrent, les fusils pointés sur eux étaient prêts à faire feu. Sanji s’empara des menottes et les referma autour des poignets de Zoro, tirant dessus pour s’assurer qu’il soit impossible de les ouvrir. Il fit signe à Hannyabal et les armes se baissèrent légèrement.

Zoro avait l’air d’évaluer les nouvelles menottes pendant qu’ils marchaient, tirant sur la chaîne qui les reliait.

–Je veux être Directeur !, déclara Hannyabal quand il rejoint Sanji sous l’arche. Bon travail Sanji, tu t’es bien occupé du prisonnier. Hannyabal se baissa pour examiner les blessures de Zoro, ignorant le regard méprisant qu’il reçut en retour.

Un air satisfait prit enfin place sur son visage, il raidit son dos et se tourna vers Sanji.

–Tu es blessé ?

Sanji secoua la tête et du sable tomba de ses cheveux.

–Juste quelques bleus et une ou deux fractures. Il essaya de ne pas montrer sa peur dans sa voix. Ne pas savoir s’il était en péril ou non tiraillait ses nerfs. Il aurait aussi besoin d’une cigarette. Le prisonnier aurait besoin d’être soigné, il a été mordu par les Manticores.

Hannyabal jeta un regard sur la marque de morsure sur la jambe de Zoro, soupirant légèrement avant de hocher la tête.

–C’est justement ce que j’allais dire. L’homme ventru s’adressa à une grande partie des gardes. Écoutez-moi ! Vous dix, vous allez marcher sur la droite de Roronoa, vous dix, sur sa gauche. Il pointa chaque groupe d’un doigt mal manucuré. Amenez-le à l’infirmerie et assurez-vous qu’il n’y ait jamais moins de dix gardes avec lui tant que je n’ai pas dit autre chose.

La foule salua, visant presque le nez de Zoro en le guidant en bas de l’allée. Zoro lança un regard à Sanji par-dessus son épaule, ses yeux inquiets et peu enclin à partir. Sanji lui rendit son regard, gardant le contact visuel aussi longtemps que possible.

La douleur était horrible. Ça pouvait être la dernière fois qu’il voyait le cactus et il ne pouvait même pas lui dire au revoir. Sanji mordit ses lèvres aussi fort que possible pour que son masque de professionnel ne se brise pas. Il enfonça ses mains dans ses poches, grattant ses cuisses à travers le tissu en essayant d’étouffer un long gémissement désespéré quand les cheveux verts disparurent dans un couloir.

Il était tellement amoureux de Zoro, s’il avait le droit à un seul vœu avant d’être enfermé, il voudrait voir l’idiot vert une dernière fois.

–Maintenant, je voudrais…, commença Hannyabal, s’interrompant d’une griffure maladroite sur son menton. Le Directeur veut te parler dans mon bureau, je veux dire dans SON bureau, dit Hannyabal quelque peu gêné, montrant les escaliers descendant au niveau inférieur. Si tu n’es pas trop mal en point, ne le fais pas attendre. »

Sanji avala difficilement et les deux hommes commencèrent à marcher.

Les cheveux à l’arrière de son crâne se hérissèrent quand il débuta sa descente, ses genoux menaçaient de le lâcher et il avait à tout prix d’une cigarette. Peut-être que le Directeur le laisserait fumer une dernière fois avant de l’envoyer dans sa nouvelle cellule ?

Cet escalier avait toujours été si court ? Il était en bas des marches avant même de s’en rendre compte, marchant par automatisme vers l’immense porte du bureau de Magellan. Hannyabal grognait quelque chose à propos de comment il allait redécorer le bureau quand il sera directeur, mais Sanji ne pouvait pas l’entendre à cause du bruit assourdissant de sa liberté lui échappant un peu plus à chaque pas.

Il s’arrêta devant la porte. Ses jambes étaient faibles et son souffle court. Il aimerait avoir une cigarette. Il fit appel à tout son courage, il n’allait pas céder. Il avait fait son propre choix, il avait sauvé Zoro.

Est-ce qu’il le regrettait ?

Non.

C’était sa décision, et il allait être temps d’en assumer les conséquences comme un homme.

Une détermination nouvelle emplit ses veines, et l’ancien chef ouvrit les immenses portes.

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Chapitre un peu court, j'espère ne pas trop vous laisser sur votre faim!

Je n'ai plus de chapitres écrits à l'avance mais je devrais réussir à garder le rythme, si mon emploi du temps perso me le permet...

À la prochaine!

Impel DownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant