Impel Down

Chapitre 20 - Décision

Il était peut-être incapable de récupérer ces épées, mais il allait faire à l’épéiste la meilleure nourriture qu’il n’avait jamais mangée

Après une rapide douche pour se débarrasser des restes humains pris dans ses cheveux et collés à sa peau, Sanji s’alluma une cigarette. Il sentit la nicotine monter jusqu’à son cerveau, calmant la tempête d’émotions qui paralysait son esprit.

Il n’avait pas été puni. Cette simple pensée le fit presque sourire. Il était certain que sa vie allait s’arrêter. Plus rien. Il avait pensé que c’était fini. C’était comme si on lui avait donné une seconde chance, et il allait en profiter au maximum.

Il ne pouvait pas aller chercher les épées. C’était beaucoup trop dangereux. Cette Tashigi avait l’air d’être une femme adorable qui prendrait bien soin d’elles.

Il entra dans la cuisine avant de finir sa cigarette, ses mains agiles caressant les couteaux et retournant habillement les ustensiles en mixant divers ingrédients. Il allait mettre la viande dans la poêle beurrée quand il réalisa qu’il n’avait pas mangé correctement non plus. Pas depuis un long moment. Il coupa quelques morceaux de viande en plus, décidant qu’il allait rejoindre l’épéiste pour  manger cette fois-ci.

Sanji sentit la joie et l’excitation traverser ses doigts jusqu’à sa colonne vertébrale. Il voulait courir et voir Zoro. Mais aller à sa rencontre sans raison pouvait le rendre suspect, et ça faisait longtemps qu’il n’avait pas été autorisé à cuisiner quelque chose de non-toxique.

Il travailla en rythme, laissant son esprit s’aérer tandis que son corps reprenait ses habitudes confortables. Tout allait bien pour le moment.

Pour une seconde bénie, Sanji se dit que ça aurait été parfait, si l’équipage de Zoro avait pris le temps de s’arrêter au Baratie. Sanji sourit. Il n’aurait sûrement pas eu le coup de foudre pour Zoro. Il préférait les femmes, pour être honnête : seuls certains hommes l’avaient marqué.

Non, il aurait probablement été énervé par le comportement calme de Zoro, que lui ne possédait pas.S’ils s’étaient disputés comme ils le faisaient maintenant, ils se serraient rapprochés rapidement ; il l’aurait probablement aimé s’il avait vu le côté déterminé et loyal que Zoro exposait depuis ces quelques semaines.

Ça aurait été parfait. S’ils avaient tous deux été des hommes libres, traversant l’océan. Rien n’aurait pu les arrêter. Peut-être qu’ils auraient trouvé All Blue. Sanji pouvait sentir une chaleur bienvenue envahir ses entrailles. Imaginer un monde dans lequel il pourrait à la fois avoir Zoro à ses côtés en tant qu’égal et trouver All Blue était presque égoïste. C’était comme si le concept suffisait à le faire trembler de joie.

Il secoua la tête et se concentra sur la cuisine. Les rêves n’étaient que des rêves. La réalité était dure et rêver ne ferait qu’empirer les choses. Il devait faire ce qu’il pouvait et maintenant, il pouvait nourrir correctement l’algue verte.

Il s’assura qu’il s’agissait du meilleur repas qu’il n’avait jamais préparé, et sourit quand il vit qu’il s’était vraiment surpassé.

Après avoir passé un peu de temps sur la présentation des repas, il plaça les deux plateaux sur ses bras avec facilité. Avant de partir à la rencontre de Zoro, il plaça des tissus au-dessus des repas pour empêcher les impuretés d’Impel Down de souiller ses merveilles.

Il essaya de paraître professionnel quand il passa devant quelques gardes, ouvrant la porte de l’infirmerie d’un coup de pied avant d’allumer une cigarette.

« Hé, tête de cactus. Repas. Sanji simula une moue dégoûtée, comme si le monde entier était contre lui et le forçait à cuisiner pour un prisonnier.