Impel Down

Chapitre 19 - Confidentiel

Où était le cuistot ?

Sanji entra dans le bureau de Magellan le cœur battant et la gorge presque sèche. Le gardien était assis à son bureau, l’air encore plus sombre que d’ordinaire. Quand Sanji avança, Magellan leva les yeux, croisant son regard.

« Sanji.

Sanji fit un autre pas dans le bureau, saluant poliment en essayant de garder son sang-froid. Hannyabal entra dans la salle après lui, fermant la porte avec un bruit de poignée qui annonçait presque la fin pour Sanji. Il était piégé. Totalement piégé, sans aucune chance de s’échapper.

–Oui, directeur Magellan ? Vous vouliez me voir ? Sanji s’efforçait de paraître aussi professionnel que possible, la voix tremblant légèrement à cause de l’hésitation. Aucun regret. Ce qui aurait été regrettable, ça aurait été de laisser Zoro mourir. Il n’aurait pas été capable de vivre en sachant qu’il avait laissé ça arriver.

–Oui. C’est à propos de tout ce qui vient de se passer. Magellan rangea sa paperasse, la main de Sanji se serra quand il aperçut des cheveux verts sur l’un des papiers. Est-ce que Roronoa t’a dit quoi que ce soit d’utile ? Comme la localisation de son équipage ou les intentions de son capitaine ?

Sanji fixa béatement Magellan l’espace d’un instant, avant de comprendre que la situation venait de prendre un virage imprévu.

–N-non monsieur. Tout ce qu’il m’a dit, c’est que son capitaine cherche à trouver le One Piece. Comme la plupart des autres pirates.

–Je vois, grogna Magellan, se reculant dans sa chaise. C’est étrange que son esprit reste intact malgré toute la torture qu’il a enduré. Magellan laissa sortir un soupir empoisonné. C’est extraordinaire, et sa coopération est encore plus irritante.

–Directeur Magellan ! Un garde visiblement terrifié fit irruption, recevant un regard menaçant du directeur. Il avait l’air de comprendre son erreur, avalant difficilement. Je suis désolé monsieur, mais c’est à propos du prisonnier. Le garde lança un regard à Hannyabal avant de se retourner vers le directeur.

Les trois hommes se tournèrent vers le garde. Sanji sentit la peur serrer son cœur. Après une minute de silence agonisant, le garde sembla comprendre et continua son explication :

–Il a frappé un garde dans la cage d’escalier, nous pensons qu’il va devenir violent…, le garde fit un geste inquiet en direction de la porte, envoyant un autre regard plein d’espoir à Hannyabal.

Magellan leva un sourcil, surpris.

–Il s’est montré très coopératif jusqu’à maintenant. Pensez-vous qu’il essaie de s’échapper ? Magellan fronça les sourcils et Sanji sentit les yeux perçants du directeur sur l’arrière de son crâne. Il ne savait pas pourquoi, mais le gardien le fixait. Ça ne pouvait pas être de bon augure.

–Je ne pense pas Directeur, répondit maladroitement le garde, regardant Sanji, les yeux obscurcis par son couvre-chef. Il a dit que non, grogna-t-il, clairement gêné d’avoir été rassuré par les mots d’un dangereux prisonnier.

–A-t-il dit quelque chose d’autre ?, demanda Magellan, sceptique.

–Il… a dit qu’il ne fuyait pas. Même si c’était plus facile sans le « putain de blond » dans les parages… Le garde envoya à Sanji un autre regard perdu avant de se tourner vers Magellan. Il devrait être à l’infirmerie à présent, que devons-nous faire ?

Magellan regarda Sanji, puis Hannyabal, croisant ses bras épais sur son torse, perdu dans ses pensées l’espace de quelques minutes. Après un long moment rempli des bruits de digestion de Magellan, le gardien se tourna vers son second.