Chapitre 34 - Surprise

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Sanji avait l’impression que son cœur allait lâcher. Il était heureux que Zoro n’abandonne pas, mais l’imbécile ne prenait même pas ses sentiments en compte ? Peut-être être que Zoro ne comprenait rien.
 
–Espèce de bâtard ! Tu n’as pas écouté un mot de ce que j’ai dit ?! Sanji luttain, essayant de libérer ses jambes pour pouvoir donner un bon coup de pied à l’autre homme. Lâche-moi, tête de cactus !
 
–Non, j’écoutais. Zoro relâcha les jambes de Sanji, bloquant un faible coup de pied avec son avant-bras. Réfléchis, cuistot. C’est la seule issue.
 
–Tu dis n’importe quoi !, grogna Sanji courroucé, se relevant pour toiser Zoro. Comment est-ce que ça pourrait être la seule issue !
 
–Écoute-moi ! Zoro saisit les épaules de Sanji, le poussant contre le lit en le fixant avec une colère que Sanji n’avait vu qu’une fois auparavant : quand ils s’étaient battus contre les monstres du Niveau deux. Le blond se détendit un peu, étant conscient qu’il ne pouvait pas vaincre Zoro dans un combat de force brute, en particulier avec l’avantage de son poids.
 
–Ne vois pas que ce qui va dans ton sens, tête de cactus !, grogna Sanji, s’enfonçant dans les draps en serrant les poings. L’emprise de Zoro était forte, mais pas douloureuse, il pouvait sentir son pouls contre sa peau. C’était comme si Zoro avait peur qu’il disparaisse.
 
–Ce n’est pas ce que je fais. Réfléchis. Zoro desserra un peu sa poigne quand il sentit que Sanji se détendait. Viens avec moi. Il n’y avait pas le moindre doute sur le visage de l’épéiste. Trahis ouvertement la Marine.
 
–Les yeux de Sanji s’écarquillèrent. Il n’y avait jamais pensé. Il n’avait jamais eu nulle part où aller, à l’exception du Baratie, et s’il partait en tant qu’homme recherché, il y serait traqué. Il n’avait jamais eu personne sur qui compter sur Grand Line. Maintenant il avait quelqu’un.
 
–Idiot. Trahis-les ouvertement. Rejoins notre équipage sous leurs yeux. Zoro lâcha les épaules de Sanji, caressant du pouce les marques rouges que son emprise avait laissé sur la peau blanche. Si tu les prends  au dépourvu et que tu t’enfuis avec nous, ils ne prendront pas la peine de faire des recherches sur toi, tu seras mis sur la liste des hommes recherchés immédiatement.
 
Sanji fixait Zoro : il avait raison. Les vérifications étaient obligatoires pour ceux qui intégraient la Marine ; les criminels n’en avaient pas besoin. Il n’y avait jamais pensé.
 
Il y avait une issue ? Vraiment ? Tout ce qu’il devait faire, c’est devenir un homme recherché, jurer allégeance à un homme qu’il n’avait jamais rencontré, et risquer sa vie en empruntant la voie de la piraterie avec Zoro et son équipage.
 
–Viens avec moi, cuistot, demanda Zoro à nouveau, se penchant pour que leurs fronts se touchent. Dis que tu le feras.
 
–Je deviendrais un homme recherché… Je ne serais plus jamais capable de vivre une vie normale, argumenta Sanji faiblement, croisant les yeux de Zoro en réfléchissant à la situation sous tous les angles. Oui, c’était possible. C’était même simple ! Tout ce qu’il devait faire… c’est abandonner son passé.
 
Son esprit se redirigea vers ce jour fatidique dans le désert, le jour où Zoro a changé sa vie.
 
« J’ai choisi ma voie ; je ne cesserai pas de la suivre avant d’avoir réussi ou péri. »
 
Sanji avait toujours souhaité être capable de suivre son rêve aussi aisément. Il mordit sa lèvre inférieure et ferma les yeux.
 
« Quand j’ai choisi de devenir le meilleur sabreur au monde, j’ai fait une croix sur ma vie. »
 
C’était si simple ; l’opportunité était juste là. Il devait juste dire oui, et il pourrait dédier sa vie à All Blue, comme lui et le vieux l’avaient toujours voulu. Il pourrait enfin le faire. Il était enfin libre de suivre tes rêves.
 
–Cuistot… viens avec moi. La demande de Zoro était irrésistible, menaçant de faire céder Sanji. Tu adoreras la vie sur le Sunny.
 
–Si je le faisais…, souffla Sanji doucement pendant que Zoro grognait contre sa nuque. T’es sur que ton équipage m’acceptera ? J’ai travaillé à Impel Down après tout.
 
–Contre ton gré, fit remarquer Zoro, envoyant à Sanji un regard ennuyé. Sanji leva les yeux au ciel et Zoro se pencha au-dessus de lui, se tenant sur ses coudes placés autour du visage de Sanji.
 
–Ça n’a pas d’importance, tête d’algue !, rétorqua Sanji, faisant semblant de se débattre quand Zoro s’approcha de sa nuque.
 
–Allez, cuistot ; je veux que tu viennes-, articula Zoro contre le cou de Sanji ; il pouvait presque entendre l’autre homme sourire.  -avec moi, bien sur, ajouta l’épéiste, provoquant Sanji avec quelques baisers.
 
–Si ton équipage ne m’accepte pas ; je serai seul ; penses-y un instant !, argumenta Sanji, s’écartant de la bouche de Zoro en exposant involontairement encore plus sa nuque. Est-ce que t’es sur qu’ils voudront que je vous rejoigne ?
 
–Oui. Sans aucun doute, souffla Zoro avec détermination en se reculant pour croiser le regard du cuistot. C’était si dur d’argumenter avec quelqu’un d’aussi résolu.
 
Sanji grogna quelque chose comme « ça doit être agréable d’être aussi simple d’esprit ».
 
–Dis que tu viendras avec moi, souffla Zoro en se penchant à nouveau, soufflant sur les lèvres de Sanji.
 
Sanji ne répondit pas, pensant au fait que la moindre erreur pourrait mettre le Baratie en danger.
 
–Le Sunny a une grande cuisine, commença Zoro.
 
Sanji essayait de cacher son intérêt, mordant sa propre langue avec détermination.
 
–A quel point est-elle grande ?
 
–Elle est immense…, Zoro ronronnait presque contre le cou de Sanji. Et à toi si tu nous rejoins.
 
Sanji ne put s’empêcher de frissonner ; sa propre cuisine. Il n’avait jamais eu de cuisine personnelle.
 
–Il y a un grand pont recouvert d’herbe, des mandariniers, et un aquarium que Luffy et Usopp remplissent des poissons qu’ils attrapent, continua Zoro contre les lèvres de Sanji.
 
–Il y a un aquarium ? C’est du génie, et ça peut contenir beaucoup de nourriture-
 
–Il y a aussi la vigie : c’est la où je laisse mes affaires. C’est sympa et privé, sourit Zoro en se penchant pour chuchoter sur la mâchoire de Sanji. Il y a une balançoire sur l’arbre du pont et une grande salle de bain…
 
–Zoro…arrête ça…, grogna Sanji douloureusement, un peu ennuyé par le manque de contact physique. Il pouvait imaginer être au soleil, écoutant les bruits de pas de Zoro derrière lui pendant que la brisé salée qui lui avait tant manqué emportait la fumée de sa cigarette.
 
–On pourra faire des barbecues sur la plage- Sanji pouvait entendre la nostalgie dans la voix de l’épéiste- et tu pourras cuisiner les trucs étranges qu’on trouve sur les îles.
 
Ça avait l’air tellement bien. Pas de clients, pas de prisonniers ; il pourrait s’asseoir et manger avec eux. Les voir apprécier sa cuisine et discuter librement avec eux. Les ingrédients inconnus et exotiques de Grand Line n’attendaient que lui.
 
Et peut-être qu’il pourrait trouver All Blue.
 
–Tu pourrais avoir tout ça si tu acceptais de nous rejoindre. Zoro lui envoya un sourire adorable. Viens avec moi. Zoro semblait avoir réalisé qu’il avait gagné ; le tempérament de Sanji et sa fierté lui posaient quelques problèmes, mais il était prêt à donner sa vie pour All Blue, prêt à donner sa vie pour être libre.
 
–D’accord, d’accord, j’ai compris, tête de cactus. Sanji grimaça un peu avant de soupirer, exaspéré. Tu ne peux pas partir sans moi, n’est-ce pas ? Je suppose que je n’ai pas le choix.
 
Zoro fronça les sourcils, pinçant une côte de Sanji, ce qui lui valut un talon enfoncé dans le dos.
 
–Dis-le correctement !
 
Sanji leva les yeux au ciel.
 
–D’accord ! T’es un vrai gosse !, souffla le cuistot en poussant le visage de Zoro. Je… viendrais, je vai-
 
La porte de leur chambre s’ouvrit brutalement, surprenant les deux hommes qui se retrouvèrent emmêlés dans les draps. Tous deux complètement nus et avec un début d’érection. Ils lancèrent des regards meurtriers aux intrus, qui s’avérèrent être Ivankov et Inazuma.
 
–YEE-HAW !, s’exclama Ivankov avec un sourire pervers destiné aux deux hommes rouges de gêne. Ivankov souffla quelque chose pour lui-même, quittant la bouteille de lubrifiant et les draps défaits des yeux.
 
–Tu n’as jamais appris à frapper avant d’entrer, espèce de pervers ?!; cracha Sanji, les joues brûlantes.
 
Le roi-reine arqua un sourcil parfaitement dessiné, amusé, ce qui lui valu deux regards perplexes. Je suis navré de vous interrompre, mes choux, mais il y a un danger urgent auquel vous devez être préparés.
 
Le coeur de Sanji s’arrêta ; il pouvait sentir le corps de Zoro se tendre derrière lui.
 
–Un danger ?, demanda-t-il peu enthousiaste, cherchant le regard de Zoro pour se motiver. Qu’est-ce qui se passe ? J’ai été démasqué par quelqu’un- ?
 
–Magellan a eu l’obligation de reporter la disparition de Zoro, et le Quartier général a enviyé quelqu’un enquêter sur l’affaire. Ivankov serra ses lèvres mauves. Ça ne devrait pas poser trop de problèmes, mais j’ai le pressentiment que tu seras surveillé de près par ce capitaine de la Marine, tu devras te montrer extrêmement prudent.
 
–Compréhensible, grogna Sanji en se penchant sur le torse de Zoro pour partager sa chaleur. Il put voir les poings de Zoro se serrer légèrement. Il ne voulait pas non plus être séparé de lui, mais il ne pouvait rien y faire. Ils auraient le reste de leurs vies pour être ensemble.
 
–Ne fais pas l’enfant, cactus idiot, souffla Sanji à l’épéiste, qui le fixait en levant un sourcil inquisiteur. On aura tout notre temps quand ce bâtard sera parti ; je dois juste éviter de paraître suspect, et il n’aura rien contre moi. Ça sera fini dans quelques jours.
 
Zoro grogna pour montrer sa réticence, mais acquiesça. Sanji espérait qu’Ivankov les laisserait passer du temps ensemble avant que ce capitaine n’arrive, mais Ivankov restait immobile et ne bougeait pas d’un iota. Sanji décida de briser le silence pesant.
 
–Qui est ce capitaine ?
 
–Ah. Ne t’inquiète pas ; j’ai entendu dire qu’il n’était pas doué, répondit Ivankov nonchalamment. Il est probablement devenu capitaine à l’aide de pots de vin, ce Capitaine Fullbody.

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Et voilà pour ce chapitre !

J'espère qu'il vous a plu ❤

À la semaine prochaine !

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