Impel Down

Chapitre 21 - Mission

Les histoires de Zoro étaient plus fantaisistes les unes que les autres. Sanji écoutait attentivement pendant que l'épéiste essayait d'expliquer en détail comment les géants avaient transformé l'île préhistorique Little Garden en leur arène sacrée pendant un siècle.

« La cire durcie avait plaqué le géant au sol dans une flaque de sang. Zoro montra le dos de sa main avec une grimace.

Sanji serra les dents à l'idée de voir sa propre main être ainsi crucifiée, serrant un peu ses genoux en se concentrant encore plus.

-Ça avait l'air désespéré. Luffy n'était pas dans le coin, et mes poumons étaient remplis de cire. Zoro fronça les sourcils à l'évocation de ce souvenir désagréable. Nami et Vivi étaient terrifiées, et le seul moyen de s'en sortir était de sonner l'homme-cire pour désactiver son fruit du démon. Je ne pouvais pas encore couper l'acier, donc ma seule solution était de couper mes pieds pour me libérer.

Les yeux de Sanji se dirigèrent vers les grosses cicatrices autour des chevilles de Zoro. Est-ce qu'il s'était soigné tout seul ? Quel genre de volonté de fer devait-il avoir pour couper ses propres pieds ?

-T'es idiot ? Sanji s'alluma une autre cigarette, lançant un regard apitoyé à Zoro, qui leva les yeux.

-Et donc ? Sanji glissa du comptoir pour se remettre sur ses jambes, replaçant une chaussure nonchalamment. Comment tu t'es échappé ? T'as toujours tes pieds, et t'es pas une statue.

-Je me suis arrêté de trancher. Zoro jeta un regard sur ses chevilles et frotta ses cicatrices. Luffy est arrivé. Comme toujours. L'expression sur son visage s'adoucit légèrement.

Sanji trembla de jalousie. Il se racla la gorge en collectant les plateaux sales.

-Tout comme tu penses qu'il viendra maintenant ? Le cœur de Sanji se serra : peut-être Zoro était-il amoureux de son capitaine ?

-Je sais qu'il viendra, dit Zoro avec certitude, se reposant contre la table auquel le bas de son corps était enchaîné.

Sanji grogna. Si Zoro aimait Luffy, il le perdrait dans tous les cas. Il voulait qu'il soit libre, mais s'il l'aidait à s'échapper, il ne ferait que le mettre dans les bras d'un autre. Ça n'avait pas d'importance ; dès que Zoro sera dehors, il le perdra pour toujours dans tous les cas.

-Pourquoi ? Comment peux-tu être sur qu'il bravera la plus grande prison du monde pour un seul homme ?, répondit le blond, serrant la main autour d'une table. C'était si frustrant. Zoro avait peut-être des sentiments très forts pour son capitaine, mais ça ne voulait pas dire que Luffy ressentait la même chose.

-Parce que je le ferais. Zoro s'arrêta un instant, croisant le regard de Sanji comme pour le défier. Nous sommes camarades après tout ; c'est ce que nous faisons.

-Tu l'aimes ?, cracha Sanji dans un élan d'émotion. Le sang quitta son visage quand il réalisa ce qu'il venait de dire. La peur lui interdit de quitter l'expression confuse de Zoro des yeux.

L'épéiste leva un sourcil, se relevant nonchalamment.

-Je l'aime ? Il est tellement enthousiaste et chiant, t'es bien obligé de l'aimer si tu restes à ses côtés, rit Zoro ; étrangement, son expression heureuse semblait remplir la pièce de chaleur. C'était comme si c'était contagieux ; la jalousie de Sanji disparut au profit d'un sourire en coin.

-Oh ? Donc, tête de mousse- commença-t-il en allumant une cigarette- t'as un faible pour les idiots téméraires ?

-Un faible ? L'épéiste semblait ne pas comprendre ce qu'il voulait dire par la, avant qu'il ne soit frappé par la réalisation et qu'il ne rie à nouveau. Ah ! Cuistot pervers ! Pas ce genre d'amour ; t'es idiot ou quoi ? Zoro continuait de sourire après avoir repris le contrôle de sa voix.