Impel Down

Chapitre 17 - Poison

Zoro n'aimait pas les docteurs. Les docteurs avaient tendance à le restreindre à l'aide de bandages et à le réprimander pour avoir été blessé. La plupart d'entre eux lui avaient dit de mettre en pause son entraînement pour se reposer, et lui demandaient éventuellement comment il faisait pour rester en vie.

Le pire, c'est quand il était forcé de prendre des espèces de médicaments. Zoro haïssait tous les médicaments, parce qu'il ne comprenait pas leur fonctionnement et ne savait pas ce qu'étaient leurs effets précisément. Certains d'entre eux n'étaient même pas compatibles avec l'alcool. La combinaison pourrait le "tuer" selon Chopper.

Les médicaments étaient assez dangereux pour rendre quelque chose comme l'alcool dangereux pour la santé! Absurde!

Normalement, il aurait refusé tout traitement médical, il aurait insisté, affirmant qu'il n'en avait pas besoin, et aurait enduré les coups sur sa tête en revenant sur le Sunny.

Normalement, il aurait résisté et repoussé les docteurs, leur assurant que la seule chose dont il avait besoin était une bonne sieste dans un endroit chaud.

Normalement, il n’aurait pas laissé ses ennemis voir ses plaies. Mais l’image du cuistot, debout, entouré par le sable avec une expression chagrinée sur son beau visage, était gravée dans le subconscient de Zoro.

Il pouvait toujours entendre les supplications dans sa tête, le ton fier et têtu, et pourtant si désespéré.

« ...Laisse-moi au moins m’assurer que tes blessures soient traitées. »

Le cuistot était droit et fier, son attitude attentionnée, ses stupides principes et son code de l’honneur contrastaient avec l’entièreté de la prison qui les entourait. Toujours en train de se sacrifier pour sauver les autres. Se blâmant même pour les morts dont il n’était en rien responsable.

Zoro ne pouvait pas dire non à ce genre de requête, il ne pouvait pas résister au sourire déterminé de Sanji, malgré le désespoir et la tristesse dans ses yeux.

Et c’est pourquoi il était à présent traîné jusqu’au troisième étage, le métal froid des museaux de fusils reposait sur son dos et ses épaules tandis que les gardes l’entraînaient dans un couloir. Zoro jeta un regard par-dessus son épaule, croisant le regard du cuistot. Le blond était là, tendu et mal à l’aise, le regard pétrifié, comme s’il avait le cœur brisé.

Il n’avait jamais vu quelqu’un le regarder ainsi, il y avait presque une profondeur hypnotique dans les yeux du blond. Le cuistot savait clairement quelque chose qu’il ignorait, Zoro pouvait voir ses mains s’enfoncer dans ses bas serrés et tous les nerfs de son corps lui criaient de ne pas laisser Sanji seul.

Contre son gré, l’épéiste fut poussé dans le couloir, brisant sans le vouloir le contact visuel avec l’autre homme.

Après avoir marché docilement en direction des escaliers menant à l’Enfer des Flammes, Zoro pouvait entendre les gardes de derrière parler à voix basse, pensant clairement qu’il ne pouvait pas les entendre.

« Il a juste eu de la chance que ce gars coopère, c’est un vrai démon tu sais.

–Tu penses qu’ils vont le virer ? Ils ont détruit une bonne partie du niveau 2.

–J’espère bien. Je ne peux pas le supporter, il me réveille toutes les nuits avec ses cris.

Les oreilles de Zoro tremblèrent, peut-être que c’était ça qui inquiétait tant le cuistot ? Soudainement, il sentit une douleur étrange dans son torse, encore plus douloureuse que le coup de poignard que lui avait assené Mihawk.