Jour 13

4 0 0
                                    

Le sable était frais, tout comme le vent de cette matinée d'automne. Ses grains glissaient sur les pieds d'Alizée, chatouillant l'espace entre ses doigts de pieds. Ses chaussures se balançaient au bout de ses mains, un peu à cause du vent, mais surtout à cause de sa démarche souple, aux pas amples. Son regard gris se perdit quelques instants sur l'océan en colère. Elle apprécia le bruit des vagues à sa juste valeur, elle qui ne les avait ni vues ni entendues depuis ce qui lui semblait être une éternité, et qui faisait en réalité 10 ans.

L'odeur des embruns lui fit plisser le nez de plaisir. Elle n'avait pas oublié. Elle s'arrêta alors, laissant ses pieds s'enfoncer tranquillement dans le sable fin. Un frisson la secoua, elle bascula sa tête en arrière, Alizée retrouva alors son esprit d'enfant, celui qui courait sur cette plage pendant des heures jusqu'à trouver le coquillage qui lui manquait, celui qui venait se baigner qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige et ce quelle que soit la température de l'eau, celui qui n'avait peur de rien, si ce n'est du couvre-feu imposé par sa mère.

Elle se remit à marcher dans une espèce d'automatisme qui ressemblait bien à cette femme qu'elle était devenue, ses pensées se perdant dans un abysse infini de noirceurs.

-Liz !

La voix de Jane la sortit de ce puit sans fin. Elle se laissa rejoindre.

-Liz, c'est vraiment sublime ici ! reprit cette dernière, déposant ses longs doigts fins sur les hanches d'Alizée.

-Tu aimes ? s'inquiéta la jeune femme.

-Evidemment. Je comprends mieux ton besoin d'air constant, ajouta Jane. Grandir ici, puis s'installer en plein Paris ?

Son étreinte se resserra autour d'Alizée qui se conforta dans les bras de sa chère et tendre. Les longs cheveux bruns de Jane volaient dans son dos comme une cape. Encore une fois, Alizée frissonna : elle retrouvait les premiers sentiments qu'elle avait ressenti le jour où elle avait rencontré Jane.

Elle ne voulait plus jamais que ce moment s'arrête, elle voulait rester ici, avec la femme de sa vie, dans ce paysage qui l'avait construite et vu grandir... dans les dunes de son enfance.


***

Mot du jour : Dune.

Aloha la famille ! Pitite histoire toute choupie avant d'aller dodo ! Ne suis-je pas adorable ?

A demain pour une nouvelle histoire ;)

Pentober 2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant