Jour 18

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Les bruits de la forêt m'aident à calmer les battements de mon cœur. Les oiseaux. Le bruissement des feuilles secouées par le vent. Le bruit de la peur... Mes poings se serrent, et je n'entends plus rien si ce n'est ces pas précipités se rapprochant de ma cachette beaucoup trop vite à mon goût. Je me recroqueville derrière les branches du buisson que j'ai élu comme le mien.

Je me maudis en repassant la scène dans ma tête : on m'avait dit des centaines de fois déjà qu'il fallait faire attention lorsqu'on entrait sur le territoire des loups. Comme à mon habitude je n'en avais fait qu'à ma tête et j'y étais allé sans rien prévoir, sans la moindre précaution. Quelle erreur.

Les pas se rapprochent, la terre tremble : toute la meute doit être à ma poursuite. Sans un mot, je déploie mon pouvoir pour couvrir mon odeur, puis me déplace de quelques mètres pour monter à un arbre. Mon pouvoir n'est pas infaillible et je suis trop jeune pour réussir à camoufler complètement mes traces. Je modifie aussi la couleur de ma peau pour qu'elle se confonde avec le tronc : avec un peu de chance, ils croiront que je suis reparti vers la frontière et tenteront de me rattraper, alors que je suis juste au-dessus d'eux.

Le chef de la meute est le premier à arriver. Il s'arrête juste à côté du buisson où j'étais il y a encore quelques secondes, le museau froncé, prêt à passer à l'action. Il patiente cependant jusque l'arrivée des autres loups de la meute qui entourent mon ancienne cachette, sûrs d'être en train de me tendre le piège du siècle. Je manque de ricaner, ce qui aurait réduit mes efforts pour me rendre invisible complètement à néant. Suivant un signal inaudible, ils sautent en même temps sur cet arbuste dont il ne restera rien, je le sais. Le court silence qui s'ensuit suffit à exprimer la stupéfaction de ne trouver aucune fée entre leurs gueules. Le chef de meute se reprend, se redresse et s'élance vers la frontière. Je souris, mais pas longtemps : ce sourire fane quand je remarque que quelques loups restent cachés dans des trous ou derrière des racines, comme attendant que je réapparaisse. Si je ne réapparaîtrai pas là où ils s'attendent à me voir, je ne peux néanmoins pas bouger sans révéler ma position qui, bien qu'élevée, reste tout à fait à portée de leurs crocs acérés. Je m'insulte mentalement. Il me reste de l'algue de téléportation, cela dit, je ne maîtrise pas assez leur puissance pour avoir confiance en un voyage sécurisé, ou une arrivée en entier dans notre village. Surtout que si je ne canalise pas l'énergie assez vite, n'importe quel loup un peu malin pourra me sauter dessus et se faire transporter avec moi jusqu'au village. Ce qui, un peu comme si Gargamel trouvait les Schtroumpfs, reviendrait à signer la fin de notre espèce, déjà sur une pente descendante.

Il me faudrait de l'aide.

Je déteste l'admettre, sauf que je ne vois pas d'autre solution. Le problème, là encore, c'est que je ne suis pas un loup garou, pour qui la télépathie est une seconde nature, c'est une pratique possible pour les fées, mais très difficile à prendre en main. Une once de déconcentration pour que ma position soit connue de toutes les créatures télépathes de la forêt. Je me mords les joues. Il me reste bien ce sort que j'ai appris la semaine dernière... mais Grand-Mère m'a fait jurer de ne pas l'utiliser tant que je n'étais pas sûr de pouvoir me protéger.

En essayant de tester mes appuis possibles dans l'arbres, pour une fuite par la cime, je rassemble mes forces dans mes cuisses. Ne maîtrisant pas bien les subtilités de ce type de magie défensive, il y a de fortes chances pour qu'elle en devienne involontairement agressive. Déjà que nos relations avec les loups ne sont pas au beau-fixe en ce moment... Je vais me faire étriper par Grand-Mère...

Je décide de donner toute la concentration que j'ai dans la bonne réalisation et le contrôle du sort. Si je peux, je ne ferai pas de dégâts. Je sens l'énergie noire s'amasser autour de moi. Lorsque je la sens bourdonner sur ma peau, je décompte. Il faut que je sois très précis : une seule seconde me rendrait aussi aveugle que mes ennemis. 3. 2. 1. 0. Je sens la vague d'énergie toucher 8 créatures alors que je viens de sauter sur un arbre, puis un autre, et encore un autre un peu plus loin. Je ne prends une pause qu'au moment où je sens ma jambe trembler. Ma vue ne s'est même pas assombri une seule seconde. Soit le sort a été très bien lancé, au point que j'ai pu m'en protéger, soit mon sort a complètement raté. Cependant, les bruits qui m'arrivent invalident la première hypothèse. Des cris apeurés de loups à quelques centaines de mètres. Je ferai mieux de rentrer sur notre territoire. J'ai encore bien failli mourir et déclencher une guerre, encore.


***

Mot du jour : Piège.

ALORS POUCE. ON PARLE DES CINQ MILLIONS NEUF CENTS MILLE EUROS DU ZEVENT DE CETTE ANNEE OU PAS ??? Nan parce que oui mais attendez... BON OUI j'ai zappé mdr mais les gaaaars c'était fou encore cette année x)

J'admets que je n'ai aucune excuse. Je l'ai bien écrite hier, au taff parce que c'était une journée plutôt tranquille (en même temps un dimanche, à moins de travailler dans une boutique, c'est rarement un jour de grande affluence...), mais en rentrant j'ai vraiment complètement oublié. J'étais à fond sur l'achat de T-shirt et de masques du Zevent :(

Bref je vous la poste un peu en retard mais je vous la poste quand même haha, c'est une histoire FANTASTIQUE (qui coche donc une des contraintes que je m'étais imposée) et qui m'est venue plutôt simplement.

J'espère qu'elle vous plaît :) A tout à l'heure pour l'histoire d'aujourd'hui ! - que je n'ai pas eu le temps d'écrire au travail-

(j'ai vraiment le seum d'avoir oublié, parce qu'en vrai, à part le 5 octobre -mais j'étais malade- j'ai vraiment tout tenuuuuuu grrrr)

Pentober 2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant