Jour 30

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Le regard bleu glacial qu'elle me porte me fait douter. Et si elle avait raison ? Je maintiens une main sur la crosse de mon laser, au cas où, tout en lui répondant malgré tout que ce serait ridicule.

-Ridicule ? Comment ça ridicule ? Il serait plutôt évident qu'ils viennent le chercher ici, depuis le temps que tu conduis ces combats illégaux, tu aurais dû t'y préparer.

Je secoue la tête avant de me remettre à faire la vaisselle. Mon bar est le recoin favori de beaucoup de ceux qu'on appelle les invisibles, ceux qui cherchent à éviter à tout prix de finir sous les verrous. Depuis quelques jours, une bande d'imbéciles s'amuse à tuer au hasard des anciens de la cité, sous prétexte d'une politique d'ouverture. Les forces de l'ordre sont à leur poursuite, et saccagent un peu tous les squats de la ville. Les rumeurs vont de bon train sur qui pourrait être responsable de ces attaques. La plupart conviennent à dire que les revendications sont absolument ridicules.

-La police tient trop à mes indics pour venir fouiller par ici, je réplique.

Elle hausse les épaules, terminant de mettre les chaises sur les tables, laissant passer le robot nettoyeur derrière elle. Je ne veux pas m'imaginer qu'il y ait la moindre possibilité que mon bar se retrouve fermé. Je n'ai pas les moyens de vivre en ville, et tout le monde sait ce qu'il se passe pour les personnes qui s'éloignent du centre : elles meurent dans les 3 mois de leur arrivée. L'idée de dormir dehors a disparu de tous les esprits depuis quelques centaines d'années maintenant. Pourtant je sais bien qu'il existe encore quelques peuples qui préfèrent vivre sans maison, dehors, sans pour autant apparaître dans la rue, puisque c'est illégal depuis 150 ans.

Je serre la mâchoire, me mettant à faire des calculs impossibles, dans un espoir vain de revendre mon bar pendant qu'il est encore en l'état. Même si je revendais chaque partie une par une dans l'espoir de me faire une bonne marge en ajoutant des taxes, je suis sûre qu'il me manquerait encore au moins deux bars comme celui-ci pour espérer me payer une propriété en centre-ville.

Je sursaute à chaque personne dont la silhouette apparaît derrière la vitre fumée du bar. J'éteins d'un geste tous les hologrammes publicitaires en soupirant. Je ne peux pas continuer à m'inquiéter de la sorte, je suppose, ou je vais finir par mourir avant de pouvoir prendre la décision de vendre ou non mon bar. Je pince les lèvres. Il serait réellement temps qu'ils arrêtent ces imbéciles. Huit meurtres, c'est déjà 8 de trop.


***

Mot du jour : Inquiétant / Menaçant.

Barf, pas super fière de cette histoire... Je voulais en faire une dans un univers sci-fi WELL, c'est pas ouf comme histoire haha

Bref, dernière histoire demain ! ^^

On aura fait 31 jours à la suite quand même c'est beaucoup hihi !!


Pentober 2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant