Chapitre 30 ~ Echappatoire mensongère

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Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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    Une semaine qu'elle était Reine. L'armée était en marche vers Lirkachev et vers Cirkachev, le petit Etat n'allait d'ailleurs pas tarder à tomber. Anya avait donné l'ordre qu'on ne tue pas les dirigeants sauf s'ils se rebellaient. Et elle savait qu'ils allaient le faire.

    Vikachev n'était plus, Anya était désormais l'unique régente de la Nouvelle Abratchev, Adrien et sa mère avaient perdu tout pouvoir, et même s'ils gardaient leur titre – l'ancienne Reine était devenue la Reine mère –, leur parole n'avait plus aucune importance.

    Même les ministres n'avaient pas leur voix au chapitre, excepté celui d'Abratchev. Anya prenait les décisions seule, l'homme acquiesçait et la mesure était imposée aux ministres. Eux faisaient en sorte qu'elle soit appliquée le plus rapidement possible.

    La rébellion de l'armée avait été exposée au royaume entier, et avec cela, la victoire écrasante de la nouvelle Reine. Chaque personne qui contestait son pouvoir en public était rappelée à l'ordre, jusqu'à ce que les protestations deviennent trop importantes. Ce matin, elle devait assister à la mise à mort de deux paysans qui avaient voulu mettre le feu au palais. Ils avaient été aidés d'un petit groupe de servantes, elles allaient être fouettées jusqu'à ce qu'elles avouent leur faute et reconnaissent la suprématie de leur Reine. Si elles ne le faisaient pas, elles mourraient : Anya ne comptait pas leur accorder sa clémence. Ni à elles, ni à quiconque. Si on s'interposait, si on remettait en question sa toute puissance, alors mort s'en suivrait. Du haut de son trône, elle regarderait ses médiocres opposants en leur souhaitant tout le malheur du monde.

    La muette ajusta la couronne, puis, la jugeant d'un regard critique, lui tendit la main et la conduisit face au grand miroir. Anya s'observa un court instant et la remercia, la congédiant. Une fois qu'elle entendit la porte se refermer, elle appela les enfants et le ministre. La petite fille tendit les bras et Anya la souleva.

« C'est la troisième fois en une semaine, votre Majesté, lui rappela le jeune homme.

- Mon peuple est révolté, alors.

Son ton était calme, posé, comme si cela ne l'atteignait pas. En réalité, elle était partagée entre la colère et la déception. Eux ne voyaient que l'alliance qui brillait à son doigt, ils ne pensaient pas que son mari se cachait derrière tous ses actes, alors qu'avaient-ils à lui reprocher ? Elle restait Anya, leur Anya. Tout ce qu'elle faisait, elle le faisait pour la suprématie de Vikachev, et même si elle y était forcée, elle ne comprenait pas que l'on puisse ne pas vouloir être meilleur que les autres.

- Il l'est. Et ça ne risque pas de changer.

Les deux petits garçons restaient collés à lui, ils le prenaient pour quelqu'un comme eux, peut-être parce qu'il n'avait jamais eu peur en leur présence.

- Je sais, mais quand ils comprendront que ce n'était qu'un jeu, ils changeront d'avis.

Elle posa une main sur la tête d'un garçon, Alessio. C'était celui qui pouvait obscurcir le ciel.

- Enfin, si je m'en sors sans trop de bavures.

Elle avait décidé de ne pas révéler son pouvoir au grand jour. Si elle devait l'utiliser pour tuer ce prince de malheur, alors elle le ferait, mais sans qu'on ne la regarde. Sinon, elle ferait comme elle avait envie de le faire, elle plongerait un poignard dans son cœur sans faire appel à quoique ce soit d'autre que sa rage. Qu'il voie qu'elle n'avait pas besoin de sang magique pour être supérieure.

Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant