Deuxième partie ~ Royaume des morts et vie perfide

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Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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Chapitre 16 ~ Mauvais présage

Vikachev

    Assis nonchalamment sur son trône d'or, le Prince Adrien toisait la foule. Il les méprisait tant, toutes ces têtes parfaitement coiffées, toutes ces tenues éclatantes, tous ces sourires faux. Mais était-il si différent d'eux ? Il se disait qu'il le fallait pour survivre dans ce monde si particulier, mais peut-être que les autres se forçaient également ?

    Il lui semblait que faire confiance dans un tel univers revenait à signer son arrêt de mort, il lui semblait qu'il ne pourrait jamais l'apprivoiser et se sentir à l'aise. Durant sa formation militaire, il avait oublié tout ça, tous ces faux-semblants, toute cette hypocrisie, toute cette folie de grandeurs, mais il avait dû revenir, et sa seule bouffée d'oxygène avait été sacrifiée. L'aimait-il ? Il ne le savait pas, mais elle lui manquait tellement. Tout était plus fade sans elle, dénué d'intérêt, morose, banal. Il donnerait tant pour ne pas être obligé de se soumettre à ce prince de malheur, mais ça ne suffirait toujours pas. Ça ne suffirait jamais.

    Qu'est-ce que c'était énervant, d'être impuissant.

    Et elle ? Que devait-elle vivre ? S'il souffrait de la savoir loin de lui, ce qui le meurtrissait le plus, c'était de la savoir coincée chez ce monstre, avec lui, dans son lit, peut-être, obligée de sourire et d'accepter sans broncher. Obligée de se prosterner.

    Elle n'avait à se prosterner devant personne. Rien que de l'imaginer, si parfaite, si belle qu'elle l'était face à lui, cette épave ambulante, devoir subir sans rien pouvoir faire, ça le révoltait. Il en bouillonnait de rage. Il n'était pas jaloux, non. Il ne faisait que le mépriser. Comment pourrait-il l'envier ? Elle ne l'aimerait jamais.

    Il avait l'impression de ruminer, de se morfondre sans cesse. Et le pire, c'était que ça ne faisait qu'un peu plus d'une semaine. Il appréhendait les jours qui suivraient, mais il devait se faire à l'idée qu'il ne pouvait rien pour elle, qu'elle était perdue.

    Il entendit plus qu'il ne vit sa mère, la grande Reine, rire à gorge déployée. Elle l'exécrait. Sauf que là, il pouvait faire quelque chose. Il n'y avait plus qu'à attendre que la couronne de son père lui revienne, alors il pourrait faire en sorte de la renvoyer là où elle avait passé tant d'années – loin de lui, c'était mieux ainsi.

    En attendant, il ne pouvait que contenir sa frustration. Anya l'aurait tellement aidé, si elle était restée près de lui. Elle l'aurait résonné, parce que lui ne voulait pas signer l'alliance qu'on lui avait proposée. Et puis quoi encore ? Tous les mots couchés sur le papier avaient pour unique but de le faire se soumettre plus bas que terre. Si Adrien acceptait, il devrait ouvrir – c'était un doux euphémisme – ses frontières, il devrait changer toute sa stratégie commerciale – celle d'Anya, d'ailleurs – et devrait côtoyer bien plus souvent ce royaume, ce palais, ce prince de malheur.

    Signer revenait à creuser sa propre tombe. Et en plus, Abratchev souhaitait faire la paix avec Lirkachev ? Mais où était-on ? Son Altesse avait l'impression que c'était une blague, une grosse blague tellement cette proposition d'alliance était invraisemblable. Mais pouvait-il refuser ? Rien n'était moins sûr...


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Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant