Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]

Chapitre 7 ~ Danse, jolie couronne ✓

Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère que ça vous plaira !

Bonne lecture !

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    Qui avait-il de plus beau que la réussite ? N'y avait-il rien de plus somptueux que la victoire ? Qu'est-ce qui comptait plus que la gloire ? Le but de toute chose, finalement, n'était-ce pas de vivre ? De vivre dans la richesse, dans la tranquillité, dans l'amour ?

    Anya enviait celui qui ne se satisfaisait que de peu. Elle, elle avait besoin de toujours plus, et plus elle vivait ces aventures délirantes, plus elle demandait de la sécurité. La sécurité pour elle, pour le royaume, pour sa mère. La sécurité pour l'avenir. La sécurité pour la tranquillité d'esprit.

    Parfois, elle remettait en question toute sa vie. Elle était fille de Reine, alors pourquoi se plonger dans la sordide politique, quand elle pouvait passer ses journées à flâner ? Pourquoi s'occuper du royaume, quand d'autres pouvaient le faire ? Pourquoi devoir fuir, comme ça, alors qu'elle aurait pu ne jamais venir et laisser d'autres endosser cette couronne si encombrante ?

    Elle avait pensé aux conséquences bien avant que son rôle soit officiel, quand seulement sa mère lui en parlait. N'était-ce pas de la folie, que de vouloir être plus qu'une princesse d'apparat ? N'était-ce pas de l'inconscience, que de penser pouvoir résister à cette charge inhumaine ?

    Mais n'avait-elle jamais eu conscience de tout cela ? On lui avait dit, répété, elle l'avait compris, mais le vivre, c'était bien différent. Elle l'avait accepté – après tout, que pouvait-elle y faire ? – mais parfois, elle rêvait d'une vie simple, loin de toutes ces intrigues, de ces manipulations, de ces complots, de ces vengeances.

    Ça avait quelque chose d'exaltant, que d'être au centre de tout, mais le supporter toute une vie ? En était-elle seulement capable ? Même si elle le voulait, le pourrait-elle ?

    Elle était jeune, fougueuse, déterminée, mais dans vingt ans ? Si elle se lassait de gouverner, les laisserait-elle tous faire à sa place ?

« Nous traverserons bientôt la frontière.

La voix de Tristan la fit sursauter, elle acquiesça seulement après un instant de flottement.

- J'ai récupéré votre couronne et la lettre de sa Majesté.

Il tapota le sac en toile qu'il avait passé en bandoulière.

- Merci, souffla-t-elle. Ils ne sauront rien des plans de ma mère, comme ça.

- Et quels sont-ils, ces plans ?

Elle laissa son visage tomber contre son dos, épuisée.

- Ils ne se réaliseront jamais.

- La Reine a tout le pouvoir. Elle peut vous forcer à faire tout ce qu'elle veut.

Oh oui, c'était tellement vrai ! Elle le savait mieux que quiconque, et pourtant, elle espérait que sa mère ne l'obligerait pas. Mais encore une fois, il était question de la Reine, et non de la mère.

- Ce serait déstabiliser la monarchie, dit-elle seulement.

Elle ferma les yeux, se laissa bercer par la course régulière du cheval. Il devait mourir de soif.

- Votre Altesse, avec tout le respect que j'ai pour vous, je crains que la Reine ne soit pas digne de confiance.

- Et avec tout le respect que j'ai pour vous, je vous affirme que vous avez tort. Elle m'aime plus que tout, aux dépens de son propre fils, d'ailleurs.