Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]

Chapitre 31 ~ Je sombre, relève-moi

Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

**********

    Elle fut tirée de son rêve si violemment qu'elle en hurla. Elle inspecta chaque recoin de sa chambre, chercha les ombres, se força à oublier sa peur soudaine et incontrôlée. On posa une main contre son dos, elle sursauta mais, reconnaissant Adrien, elle se laissa retomber dans les draps, le regard alerte, le souffle court, seulement pour le rassurer.

« Ça va ? s'inquiéta-t-il.

Elle acquiesça, incapable de faire plus. Elle revoyait la gigantesque masse noire se jeter sur elle, alors qu'elle ne voyait rien d'autre que sa fourrure. Elle ne se souvenait même plus d'un regard, d'un visage, ou de dents pointues, seulement d'une masse, aux contours flous, qui exultait de folie. C'était dérangeant, elle se sentait observée alors qu'elle ne l'était pas, mais il fallait qu'elle se calme, qu'elle se contrôle. Elle ne pouvait pas se permettre de brûler la chambre, de déchainer le ciel ou de réduire à néant tout ce qui l'entourait, il fallait qu'elle se rassure.

- C'était juste un cauchemar, lui sourit-elle en se tournant vers lui.

Elle se força à reprendre une respiration normale, son cœur cognait vite et fort, tant qu'il lui faisait mal.

- Je suis là, Anya... Parle-moi, peut-être que ça t'aiderait...

Il attrapa une de ses mèches de cheveux et l'enroula autour de son doigt, il l'hypnotisait.

- Il n'y a rien que tu ne saches déjà.

Elle mentait bien, elle arrivait même à se persuader tellement elle avait envie d'y croire. C'était agréable, d'être seulement là, elle s'était habituée à cacher ce qui ne devait pas être montré, c'était presque devenu naturel.

- Je suis là, répéta-t-il. N'essaie pas de me protéger.

- Je ne fais rien.

- Si. Tu encaisses. Je connais ma mère, et elle t'a élevée à son image.

Comme elle ne répondait pas, il continua, lui rappelant à quel point elles étaient similaires :

- Tu dois être la meilleure, il n'est pas seulement question de toi, on parle d'un royaume, d'une alliance, du monde entier, et tout repose sur toi, mais tu ne dois pas t'en plaindre, c'est un privilège. Tu es celle que l'on regarde, la femme la plus importante de tout Vikachev, voire même plus, aujourd'hui. Elle t'a forgé un sens de l'honneur, tu détestes l'humiliation, c'est la pire des défaites, tu dois être parfaite, irréprochable, inatteignable, parce que tu es une tête à abattre.

Son doigt traça les lignes de son visage, il passa sur son front, sur ses joues, sur ses lèvres, il lui faisait oublier à quel point elle était déçue.

- Elle m'a mentie, murmura-t-elle. Tout ce que je pensais vrai était faux, et tout ce que j'aimais était détestable.

- Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

''Je ne suis qu'un simple instrument, une marionnette qu'elle a façonnée, qu'elle a modelée pour mieux la manipuler, et s'il y avait une once d'amour dans son regard, il n'était pas maternel, ce n'était que du désir de gloire.''

- Rien. C'est juste que je me suis rendue compte qu'elle était comme tu la décrivais, et pas comme celle que j'idéalisais.

Il lui sourit doucement, il la connaissait, cette déception, mais il n'arrivait plus à en vouloir à sa mère, on lui avait appris à être une Reine avant d'être une mère. La jalousie qu'il avait éprouvée à l'égard d'Anya était vaine, il s'en rendait compte maintenant.