Chapitre 35 ~ Œuvre divine

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Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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    La ville s'était étendue depuis la dernière fois qu'ils étaient venus. En son centre, des maisons avaient été rasées et des ouvriers s'affairaient à construire un nouveau palais. Le roi leva la main, arrêtant ses troupes, et mit pied à terre. Il se retourna, chercha Anya du regard et lui fit signe de le rejoindre. Elle accourut.

« Ils nous attendent, lui dit-il.

Tout autour de la ville, des remparts avaient été érigés, des murs montés, et avec eux, des hommes étaient postés pour suppléer leur défense.

- Ce ne sera pas un problème, affirma-t-elle, mais sa voix tremblait.

Il la regarda si intensément qu'elle en perdit tous ses moyens, ses masques tombèrent un à un, ne laissant plus qu'un visage pâle et fatigué, où la douleur grandissait chaque jour.

- Tu as peur.

- Je vais tuer des innocents, tenta-t-elle de s'expliquer. C'est normal.

- Tu survivras.

Il ordonnait, il ne la rassurait pas.

- Je serai hantée à jamais.

- Et alors ? Tu es la Reine, nombreux sont ceux à être tombés sous tes ordres.

- Je l'avais choisi !

Aussitôt, elle comprit son erreur et recula précipitamment. Lui détourna le regard et sourit tristement au paysage qui s'étendait devant lui.

- Me soutiens-tu ?

Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire, alors il continua, encore et encore, jusqu'à presque l'amadouer.

- M'aimes-tu ? Parce que moi, oui. Je t'aime, Anya, et je me bats pour que notre royaume devienne l'unique puissance du monde. Je veux que nous ayons tout ce que nous méritons d'avoir, je veux que tous ces imbéciles s'écartent et aient peur de nous, de notre armée, d'Abratchev. De moi. De toi. Mais au final, c'est ma propre femme qui doute, ma propre femme à qui on a enlevé sa détermination légendaire. C'est ma propre femme, l'ennemie.

Elle voulut le contredire, mais il la coupa :

- Tu te rends compte que je ne t'ai jamais jugée, que tu n'as jamais été autre chose qu'un magnifique miracle, que mon œuvre divine ? Tout ce que j'ai pu faire, c'était par amour, et toi, en échange, tu ne me donnes même pas ta confiance ?

Par amour ? Mais quel amour ? Il n'aimait pas comme tout le monde aimait, tout chez lui était marqué du sceau de la folie, il ne s'en rendait même pas compte. Faire souffrir, torturer, forcer, ce n'était pas aimer, mais dans le même temps, elle lui avait toujours montré un soutien infaillible. Peut-être ce serait-il rendu compte de ses erreurs si elle les lui avait montrées ?

- Oui, répondit-elle seulement, se reconstituant un masque, celui de la femme fébrile et désolée.

- ''Oui'' quoi ?

Elle inspira profondément, et en même temps qu'elle parlait, elle se psalmodiait intérieurement que c'était un mensonge.

- Je vous soutiens. Je vous aime.

Elle aurait dû le prendre en pitié, cet homme qu'elle trompait, elle voyait bien qu'elle s'était inscrite en lui, qu'il pensait réellement l'aimer, et qu'elle l'aimait aussi en retour, mais elle n'y arrivait pas : il voulait asservir le monde, elle voulait son bien.

Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant