Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]

Chapitre 29 ~ La peur fait pâle figure

Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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    Ils étaient trois, deux garçons et une petite fille. Tous les trois si jeunes, mais ils avaient déjà ce regard affolé, ces tiques nerveux, l'angoisse transpirait de tous leurs pores. En comparaison, Anya était de marbre face à leur panique, si glaciale qu'on l'aurait crue figée. Ils étaient en pleine forêt, loin du palais et de la ville, le ministre était le seul à les accompagner.

« Que pouvez-vous faire ? leur demanda-t-elle.

- Je peux faire pousser les plantes plus vite, lui répondit le plus petit des garçons.

Ils ne dépassaient jamais les dix ans, et quand Anya se disait qu'ils étaient tombés bien plus tôt qu'elle dans l'horreur, son regard changeait, elle ne les voyait plus comme des insectes insignifiants mais comme des enfants à qui on avait enlevé toute joie.

- Moi je peux contrôler la pluie.

C'était le second garçon qui avait parlé. Il regardait Anya comme on regardait un dieu, comme si elle était la solution à tous ses problèmes.

- Moi je détruis tout ce que je touche.

La petite fille triturait sa jupe, elle était la seule à ne pas regarder leur nouvelle maîtresse.

- Montrez-moi.

Le premier s'accroupit et tendit la main vers le sol. Après quelques secondes, l'herbe grandit de quelques centimètres. Le second se concentra mais on dût attendre plus longtemps avant que le ciel parfaitement bleu ne se couvre légèrement. La troisième, elle, hésitait, à un tel point qu'Anya commençait à s'énerver.

- Je n'ai pas ma journée, cingla-t-elle.

La petite se renferma encore plus, mais Anya n'en avait que faire.

- De quoi as-tu peur ? De provoquer la fin du monde ? De tuer, de faire pleurer, de détruire ? De quoi as-tu peur ?

- Je... je suis dangereuse, bafouilla-t-elle en retour.

Un rire cynique prit la jeune mariée, elle se détourna de cette image minable pour se concentrer un instant.

- Tu penses que tu es dangereuse, mais d'autres peuvent faire bien plus. Attaque-moi, et on verra si tu l'es réellement.

- Je ne peux pas, je ne sais pas...

- Justement ! Attaque-moi et je t'apprendrai à le vaincre, attaque-moi et je t'apprendrai à redevenir normale !

Ce qu'elle disait n'était que mensonge, mais l'espoir était le plus beau des appâts.

- Attaque-moi, je t'assure que je ne t'en voudrai jamais. Vas-y.

La petite fille releva le visage et Anya put enfin voir son visage. Leur ressemblance était frappante, elles avaient les mêmes cheveux d'un noir de jais, les mêmes yeux noisette, les mêmes lèvres roses, la même peau parfaite. Anya ne vit pas le coup venir tant elle était perturbée par cette fille qui s'apparentait à son reflet quelques années plus tôt. Elle se retrouva projetée contre un tronc, son pouvoir n'amortit même pas la chute tant lui aussi semblait surpris.

- De qui es-tu l'enfant ? la questionna Anya alors qu'elle retombait sur ses pieds.

Mais elle ne lui répondit pas, ses yeux s'assombrirent, son visage se fit plus dur, invincible. Elle leva les bras et des racines sortirent de la terre, s'enroulant autour des jambes d'Anya, mais elle se mit à marcher et elles ne purent pas l'arrêter. La petite continua d'attaquer sans relâche mais c'était comme si la future Reine ne ressentait rien, elle ne se défendait pas.