Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]

Chapitre 39 ~ Conquête

Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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    A peine quittèrent-ils Zeria qu'ils se sentirent libérés d'un poids inconnu. Anya voyait comme une de ses nombreuses interrogations s'éloigner d'elle, et les autres retrouvaient tout leur esprit. La magie était bien trop envahissante pour eux, elle les attaquait, elle défendait son lieu, elle s'infiltrait petit à petit, les oppressant, les tuant à petit feu.

« Je n'ai vraiment aucun souvenir de ce qu'il s'est passé... déplora une énième fois le roi. C'est comme si... tout avait été effacé...

Ce n'était pas qu'une impression. Pour s'assurer qu'il ne se souvienne pas de toutes les paroles qu'elle avait échangées avec Adrien, parce qu'elles étaient toutes compromettantes, Anya était entrée dans sa mémoire et avait réussi à supprimer toute une partie de leur journée. Son amant lui avait enlevé sa relique pour lui permettre de faire ce qu'elle voulait puis il la lui avait remise, avec un certain pincement au cœur : elle aurait pu le tuer, encore une fois, mais si ça signifiait sa mort à elle, il ne le permettrait pas.

    Elle avait sauvé tous ceux qu'elle avait pu sauver, elle avait déjà tant fait, mais il s'était avéré que le monde était bien trop corrompu. C'était trop grand pour elle, et elle le comprenait, même si elle ne l'acceptait pas. Devrait-elle vivre le restant de ses jours avec lui ? Devrait-elle continuer indéfiniment à jouer la femme amoureuse ? Encore pouvait-elle faire abstraction de ce qu'il ferait aux autres, mais à elle, que lui ferait-il ? Son amour pervers, son désir de douleur, son âme viciée, il s'était déjà tant inscrit en elle... Etait-ce seulement possible de supporter toute sa folie des années durant ? Il lui semblait qu'elle n'y arriverait pas, mais elle avait déjà un plan de survie : elle garderait Adrien près d'elle, elle garderait les enfants, Vikachev, et se justifierait tellement bien qu'il ne résisterait pas. Et s'il y arrivait quand même, elle manipulerait son esprit. ''Pour satisfaire le peuple'', dirait-elle. Si Adrien était son amant, s'ils avaient des enfants ensemble, s'ils montraient leur amour au grand jour, alors elle adoucirait son peuple, tout en assurant à son roi que c'était faux, qu'elle en souffrait, et qu'il n'y avait que lui qui comptait pour elle. Pour sa gloire à lui, elle sacrifierait son propre bonheur.

    Oui, elle y arriverait. Elle y arrivait déjà, de toute façon.

- J'ai dû te faire tellement mal...

- Je savais que ce n'était pas vous, le rassura-t-elle d'une voix douce. Quand je vous ai imploré, vous avez réagi, vous avez arrêté un court instant... Vous vous battiez contre plus fort que vous, mais vous avez tout de même réussi à gagner.

Elle se pencha en avant et posa une main gantée sur la sienne, mettant tout le faux amour dont elle était capable dans son regard.

- Et puis, tout s'est bien terminé... Nous serons bientôt de retour là où notre victoire se construit chaque jour.

- Je suis désolé...

Elle lui sourit et le lâcha, ne rajoutant rien. Il n'était pas désolé pour les bonnes raisons, et si elle mourrait d'envie de le lui dire, elle ne le ferait jamais. Sa vie à lui, c'était sa vie à elle.