Chapitre 5 ~ Complots ✓

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Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère que ça vous plaira !

Bonne lecture !

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    On n'aurait pas cru les deux plus grandes puissances au bord de la guerre, et d'un affrontement dévastateur. Comme si tout avait été suspendu, où le palais n'abritait plus que de illustres invités, où on se montrait avec une joie qui n'avait pas l'air fausse, on avait l'impression que rien n'était jamais arrivé. Leur rivalité excessive, leur haine mutuelle, tout s'était comme envolé, mais ils ne connaissaient pas le jeu du pouvoir. Plus on cachait, plus on haïssait.

« Le roi nous fuit comme la peste, dit Anya.

Adrien jeta un coup d'œil aux alentours, pour s'assurer que les nobles qui les suivaient en permanence restaient en retrait. On aurait dit deux souverains avec leur cour impatiente, ou bien deux enfants avec leur chaperon.

- Il faudrait peut-être s'adresser à la reine, non ?

- Pas tout de suite.

Elle réfléchit un instant, s'assurant une dernière fois de son plan, et ajouta :

- Ce soir, vous irez en ville avec un de nos hommes. Dans la partie ouest, il y a une maison close, que vous remarquerez immédiatement. Payez grassement les filles, poussez-les à la confidence. Notre homme restera en bas et écoutera les riches qui auront trop bu.

Il s'arrêta brusquement, trop brusquement, elle fronça les sourcils.

- Vous me demandez... de faire quoi ?

Il était à mi-chemin entre la colère noire et le désarroi le plus total. C'aurait été drôle, si seulement elle avait plaisanté. Mais elle était sérieuse.

- Il peut arriver que les espions ne sachent pas qu'ils en sont, sourit-elle.

- Mais je suis le Prince !

- Justement. Vous êtes impressionnant, exceptionnel, respecté et respectueux, vous êtes le... parfait candidat !

Elle le força à reprendre leur marche et réussit à les éloigner un peu des nobles qui venaient de se rapprocher.

- Il en est hors de question.

Anya commençait à perdre patience. Avait-elle besoin de lui faire un dessin ou comprendrait-il par lui-même ?

- Vous n'avez pas besoin de coucher avec elles, cingla-t-elle. Juste de les faire boire, de les embrasser un peu, de leur parler de votre plus belle voix, et le tour est joué !

- Et m'abaisser à ce que les désespérés font ?

Elle se moqua de lui, réellement amusée. Il était vraiment loin des manigances royales.

- Je l'ai fait, et plus d'une fois. Pourtant, je n'ai pas l'impression d'être complètement désespérée.

- Mais c'est se vendre !

- Parce que vous croyez qu'on ne se vend jamais ? Quand on sourit comme des idiots, quand on rit à une blague déplacée, quand on assure notre soutien, quand on paraît sûrs de nous, n'est-ce pas déjà se vendre ? Nous devons contenter tout le monde, et quel meilleur moyen que de séduire ? Vous vous trouverez des femmes qui ne vous dégoûtent pas, voire qui vous plairont, et vous ferez ce qu'on attend de vous.

Il la regarda comme un enfant forcé regardait sa mère, il espérait qu'elle change d'avis, qu'elle lui dise que ce n'était pas nécessaire, mais elle n'en fit rien. Quelque part, sa déception faisait rire l'image de sa mère, il l'entendait presque lui dire ''Tu t'attendais à quoi ? Elle est née Reine, et tu n'es né qu'homme, elle ne se souciera jamais de toi''.

Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant