Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]

Prologue et Première Partie ✓

Bonjour tout le monde ! Voici le prologue et le premier chapitre d'Anya Nina Letsov ! Tout a été réécrit, alors vous avez face à vous l'histoire définitive !

J'espère que ça vous plaira !

Bonne lecture !

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    On la précéda, pour s'assurer qu'il ne restait plus aucun danger. Elle jeta un regard aux corps, aux larmes qui trempaient le sol, au sang qui tachait le parquet. Avec un pincement au cœur, elle s'accroupit près d'eux, aux visages taillés dans un bloc de désespoir. Le méritaient-ils ? Oui et non. Mais elle retenait le ''Oui''.

    Derrière-eux, le fruit de cette guerre lui apparut. Qu'est-ce qu'elle s'en voulait, d'écouter les voix. Qu'est-ce qu'elle s'en voulait, oui, qu'est-ce qu'elle s'en voulait ! Mais la seule vérité était la leur.

    Oh, il le fallait. Elle était le premier élément de ses propres chaînes, le premier instrument de sa propre perte, la première pièce posée sur l'échiquier qui portait son nom. Et quel nom ? Si grandiose qu'elle avait du mal à en soutenir le poids. Si envahissant, mais si réel.

    Il le fallait.

    Pour le bien du monde.

Première partie ~ Une ombre menaçante

Chapitre 1 ~ Adrien

    Au loin, la ville se réveillait. Les fumées des cheminées s'étalaient dans le ciel coloré, les lumières s'éteignaient petit à petit, ne persistait qu'une rosée du matin, teintée de nostalgie. Les joyaux de sa robe reflétaient la lumière orangée de l'aurore, elle brillait de mille feux, elle incarnait l'élégance, la prestance, la puissance. Elle effleura, du bout des doigts, les boutons de roses jaunes encore fermés puis partit s'asseoir sur le banc qu'elle occupait chaque matin, impatiente d'assister à l'éveil du jardin. Une odeur de fleurs flottait dans l'air et se mêlait à la fraicheur que la nuit avait laissée derrière-elle. Elle croisa les jambes et regarda l'horizon, tendant l'oreille pour sentir le palais se réveiller, fixant une maison lointaine jusqu'à ce que sa porte s'ouvre sur un ouvrier et ses deux enfants.

    Elle repensa à l'histoire de ce royaume, à tout ce qui faisait qu'il était bien différent des autres, qu'il avait bien plus de mérite que tous ceux qui se vantaient d'insignifiantes petites victoires. Elle, elle vivait, protégeait, aimait quelque chose de bien plus grand que tout ce spectacle dérisoire, elle regardait chaque matin la plus prestigieuse des capitales, celle qui avait vaincu les Deus. Elle méritait la gloire, pour être celle qui dirigeait tout ce beau monde.

    Il y avait vingt-deux ans, les deux souverains, alors jeunes mariés, avaient lancé l'assaut contre la forteresse de Zeria. C'avait été une nuit fatale, où nombreuses avaient été les victimes innocentes, où les flammes avaient dévoré la ville, où les cris avaient traumatisé à jamais.

    Zeria était le lieu de résidence des dernières familles de Deus, peuple alors en voie d'extinction. Depuis aussi loin que les écrits remontaient, il était dit d'eux que c'étaient des familles adorées, priées chaque jour par tout le monde. Aujourd'hui encore, une religion entière leur était consacrée, pendant que d'autres récupéraient un ou deux aspects de ces créatures. Si en apparence rien ne pouvait les distinguer d'un simple humain, ils étaient dotés d'un pouvoir surnaturel, grâce auquel ils déchainaient l'Enfer – ou la colère de Dieu, les versions divergeaient. Un pouvoir de destruction. Mais tous ces hommes et femmes avaient été tués durant l'assaut de ses parents. Ils étaient devenus un danger, ils voulaient toujours plus que ce qu'il leur était offert, ils voulaient régner sur un peuple qui n'était pas le leur, ils étaient d'une avidité sanguinaire, tout leur était dû, et tout leur serait toujours dû.