Chapitre 2 ~ Silence, il faut prendre garde à la chute ✓

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Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère que ça vous plaira !

Bonne lecture !

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    Elle se réveilla avant qu'on ne vienne la chercher. Dehors, la nuit régnait encore, alors elle s'octroya le droit de rester protégée par la douceur de ses draps. Un sentiment étrange la tenaillait, il plantait ses griffes acérées dans son cœur pour mieux la guider jusqu'à la folie. Un mélange d'angoisse irrépressible, de désespoir irraisonnable et de peur viscérale. Elle avait envie de pleurer, de ne pas sortir de sa chambre, de s'enfermer et de se rouler en boule, parce qu'une impression pesante de complètement se tromper lui soufflait de tout arrêter, alors qu'elle n'avait rien commencé. Mais si elle se laissait aller maintenant, elle avait l'intime conviction qu'elle le regretterait.

    Elle passerait voir sa mère, après. Ça l'aiderait.

    Elle s'habilla seule et prit son petit déjeuner en se plongeant dans un autre de ces dossiers qui polluaient son bureau et son salon. Elle renvoya les servantes avant même qu'elles passent le seuil de sa porte, donna ses ordres à un ministre qui préparait la réunion du matin-même, puis, enfin, sortit de sa suite quand le soleil commençait à se lever. Dans le couloir des appartements royaux des Altesses, elle croisa le Prince, qui discutait avec le même ministre.

« Votre Altesse, le salua-t-elle.

Il congédia l'homme et s'adossa à la porte de sa suite, celle qui donnait sur la ville. Il la regarda d'une telle façon qu'elle crut qu'il voyait tout d'elle, de ses inquiétudes à son amour viscéral pour son pays et pour sa mère, sa propre mère, à lui. Elle n'aimait qu'eux, de toute façon.

- Vous avez bien dormi ? la questionna-t-il, d'une voix qui la tira de cet enfer qu'étaient ses pensées.

- Ce n'est pas à moi qu'il faut demander. C'est vous, qui vous retrouvez projeté dans un monde que vous avez quitté il y a longtemps.

Elle se rattrapait toujours. Celui qui la déstabiliserait n'était pas encore né. Il rit légèrement, elle se demanda depuis quand elle n'avait pas entendu rire dans ce palais.

- J'avais oublié le confort du palais, répondit-il. Mais j'avais aussi oublié la peur de ne pas être à la hauteur.

Elle plissa les yeux mais finit par afficher un sourire rassurant.

- Je vous guiderai, votre père vous guidera. Vous n'êtes pas seul, votre Altesse. Ce n'est pas donné à tout le monde.

- Comme à vous, par exemple ?

- Oh non, moi, j'avais la Reine.

Son sourire à lui se fana d'un seul coup. Il ne contrôlait pas ce qui passait sur son visage, c'était un point positif, en sa faveur, à elle.

- Excusez-moi, je ne voulais pas vous froisser.

Elle se détourna mais le Prince l'arrêta.

- Ce n'est pas vous, la fautive.

Il appuya sur l'insulte, elle n'exprimait rien.

- Je n'en doute pas.

Cette fois-ci, il ne la rattrapa pas et elle sortit du couloir. Elle rejoignit d'un pas rapide la suite de sa mère, congédia les servantes d'un seul claquement de doigts et s'assit sur son lit, alors que la Reine continuait à se préparer seule.

- C'est mon fils, n'est-ce pas ?

- De quoi ?

- Qui te met dans un état pareil.

Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant