Chapitre 12 ~ Jour pour jour

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Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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Vikachev

    Le royaume semblait endeuillé depuis le départ de la Princesse. Dans les rues, dans les couloirs, les sourires se fanaient plus rapidement, les visages étaient plus fermés qu'à l'habitude. A peine trois jours que sa présence n'éclairait plus le palais et, déjà, tout était devenu plus fade. Trois jours. Adrien se répétait ces quelques mots en boucle, tout en priant pour qu'un miracle ait eu lieu et qu'elle ne soit jamais arrivée là-bas. Mais il savait sa prière vaine. A cette heure-ci, elle était sûrement aux côtés du prince. Un éclat de colère le traversa, il frappa du poing son bureau. Heureusement que personne n'était là pour le voir, lui qui était incapable de travailler.

    Il quitta la pièce et prit la direction de sa suite, où il eut la mauvaise surprise de tomber sur sa mère, la Reine. Elle le toisa et sembla le sonder, plongeant dans les plus profondes pensées de son fils.

« Tu n'es pas très en forme, remarqua-t-elle, la voix cassante.

- Maman, quelle joie que de vous voir ! ironisa-t-il.

Elle plissa le nez et, tout en arpentant le salon du regard, dit :

- Tu rentres tôt.

- Je sais, il vaudrait mieux que je me tue à la tâche qui vous incombe.

La Reine ne releva pas, deux servantes sortirent de la chambre adjacente.

- J'ai organisé un bal ce soir.

- Dommage que j'aie du travail, tenta-t-il.

- Oh non ! Tu vas y assister. Je compte bien te trouver une épouse dans la semaine, que tout soit réglé rapidement !

Il se figea à la simple entente du mot ''épouse'', prêt à lui sauter à la gorge.

- Pardon ?

- Ton père va de plus en plus mal chaque jour qui passe, tu prends bientôt la couronne, il te faut quelqu'un pour t'épauler.

- M'épauler ? répéta-t-il amèrement. La seule qui aurait pu le faire a été sacrifiée, je ne compte pas m'entourer d'une incapable.

- Incapable ou non, il faut un nouveau visage à Vikachev.

Il contint sa colère, les yeux noirs de haine envers celle qui n'était rien de plus que sa génitrice. Cette-dernière partit, non sans lui ordonner de ne pas lui faire faux bond. Se défoulant sur les deux vieilles femmes, il leur hurla de sortir, puis une idée de génie lui vint. Sans plus attendre, il se précipita vers la chambre de son père et, reprenant contenance, y entra.

    La dernière fois que le Roi était sorti de sa chambre, il avait signé la lettre de demande à Abratchev. Depuis, à part la Reine et son médecin, plus personne ne l'avait vu. Même son propre fils s'était vu recommandé de ne pas aller le déranger, alors, c'était fébrile qu'Adrien s'approchait du lit baigné de soleil.

    Il n'y avait bien que ça pour améliorer l'image qui se dessina petit à petit sous ses yeux. Son père n'était plus que l'ombre de lui-même : amaigri et pâle comme il l'était, Adrien réalisa à quel point son état était grave. Un frisson glacial le secoua, lui qui n'avait été élevé que par l'homme qui se retrouvait aujourd'hui si faible que même respirer semblait être devenu un calvaire insoutenable.

Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant