Anya Nina Letsov [en cours de réécriture]

Chapitre 15 ~ Chasse à l'homme

Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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    Chacun sur son cheval, le petit groupe évoluait doucement, discutant de tout et de rien. Le ministre et plus proche conseiller du prince, avec qui Anya avait travaillé la veille, la duchesse Bharkov, et les promis avaient revêtu des tenues pimpantes, aux pierres précieuses cousues par des fils d'or, à l'étoffe soyeuse et couteuse. Le tueur, lui, était habillé d'une de ces combinaisons optimales pour combattre facilement. Anya avait remarqué le poignard à sa ceinture et l'épée gardée tout contre son dos. Elle n'était pas rassurée, mais elle se disait que ça n'avait aucun sens de la tuer dans de telles conditions ; si Abratchev voulait montrer sa supériorité, un assassinat caché n'aurait pas de sens. Non, il aurait fallu une exécution publique, ou bien quelque chose de théâtral, mais pas ça. Le faire en plein bal aurait été une démonstration de pouvoir à ses sujets, le faire sur la place centrale aurait été un avertissement au peuple, le faire à la frontière aurait été une déclaration de guerre. Mais là, dans cette forêt, il n'y avait aucun intérêt à le faire.

« Où allons-nous ? demanda-t-elle.

La duchesse se tourna vers elle et lui offrit un regard chaleureux, mais qui n'avait rien de réel.

- Il y a un lac, non loin, c'est un endroit magnifique.

Anya aurait dû s'exclamer joyeusement, pourtant, l'angoisse la tenaillait, et son masque ne protégeait que ses traits, laissant ses paroles hors de contrôle. Le prince, devant les deux femmes, en tête du groupe avec son ministre, se retourna vers elles.

- J'ai fait amener une collation, des fruits délicieux fraichement exportés !

La promise fronça les sourcils, alors il s'expliqua :

- Vikachev a accepté la proposition d'alliance.

Le ministre se retourna à son tour, et, tout comme Anya, ses traits se figèrent.

- Mais... je ne comprends pas, bafouilla-t-elle. Ce n'était qu'un brouillon !

- Il m'a plu, alors il a été expédié ce matin même.

- Il est arrivé et vous avez pu avoir une réponse en si peu de temps ?

Elle savait bien que c'était impossible. Sa respiration s'accéléra, elle eut envie de vomir tellement ses entrailles remuaient.

- Nous avons été rapides !

Elle croisa le regard du ministre, ils comprirent en même temps. Le masque de la Princesse se fissura, la terreur prit possession d'elle, et se refléta jusque dans ses yeux.

- Qu'y a-t-il, madame ? s'inquiéta faussement la duchesse Bharkov.

Anya reprit possession d'elle-même, elle regarda tous ceux qui l'entouraient, l'éclat rieur ou l'inquiétude régnant en maître dans leurs regards. Elle s'était trompée, mais qu'importait. Si elle vivait ses derniers instants, elle devait être forte.

- Vous êtes minables, cracha-t-elle.

Ils la regardèrent tous, surpris. Mais très vite, le prince esquissa un sourire mesquin. Elle tressaillit mais ne le montra pas.

- Quand Vikachev acceptera, tu ne seras plus de ce monde.

- Vous ne gagnerez pas, le défia-t-elle.