JOHNSON - Change-Moi (Tome 4)

Chapitre 8

ALLISON

Le réveil est douloureux. Mes yeux mettent bien une bonne minute à s’ouvrir avant que j’arrive à couper mon alarme. Je me fais peut-être déjà vieille, mais je n’avais pas prévu de me lever en pleine nuit pour aller chercher Holly qui était complètement déchirée à sa soirée. A cet instant précis, je la maudis encore plus que quelques heures plus tôt. 

Je frotte mes yeux fatigués en m’asseyant sur le bord de mon lit qui me manque déjà cruellement. Heureusement qu’aujourd’hui est une petite journée, car je ne vais pas pouvoir tenir jusqu’à ce soir.

Je prends mes vêtements préparés la vieille sur ma chaise de bureau avant de sortir pour aller m’enfermer dans la salle de bain. Je me déshabille rapidement avant de me glisser sous l’eau chaude. Si j’avais le temps, j’aurais pris un bon bain avec plein de mousse. 

- Holly n’est pas encore debout ? je demande à Neil, en entrant dans la cuisine, quelques minutes plus tard. 

- Je comptais sur toi pour aller la réveiller, il lâche en mordant dans sa tartine. Je n’ai pas réussi à me rendormir avant quatre heures et demie du matin à cause de ses conneries. 

Je soupire avant de faire demi-tour en direction de la chambre de ma meilleure amie. Je ne frappe pas et ouvre bruyamment la porte pour la réveiller. J’allume la lumière, voyant que ma présence ne l’a absolument pas dérangée dans son sommeil profond. Je tape dans mes mains et elle fronce les sourcils, portant ses mains à ses yeux encore fermés couverts de reste de maquillage de la veille. 

- Holly, si tu ne te dépêches pas de te préparer, je pars sans toi. Prends un cachet pour passer ton mal de crâne et cours à la douche, je ne vais pas t’attendre. 

Je repars aussitôt dans le couloir et m’arrête quelques pas plus loin. Convaincue qu’elle ne se lèvera pas sans que je lui botte le cul, je fais machine arrière. Je m’arrête juste devant son lit et tire d’un coup sec sur sa couette, qui tombe par terre. Cette situation m’agace encore plus. 

- Aly, laisse-moi, je ne vais pas en cours. Je suis trop crevée. 

- Ah, hors de question. Ce n’est que le troisième jour et ta présence est obligatoire, alors si tu ne te lèves pas tout de suite, je te traîne par la peau des fesses jusqu’à la fac. 

Elle émet un cri de défaite et je souris, fière de moi. 

- Tu as gagné, je me lève, mais tu seras gentille de ne plus parler aussi fort, j’ai mal au crâne. 

Elle garde son bras sur son visage pour cacher ses yeux de la lumière et je me retiens de lui faire une leçon de morale. Je ne suis pas contre le fait qu’elle sorte en semaine. Je suis contre son abus d’alcool. Quand je suis arrivée dans ce vieil appartement cette nuit avec Neil, je suis presque sûr qu’il y avait de la coke partout sur les surfaces des meubles. Ils étaient au moins une trentaine et aucun ne m’a fait bonne impression. Plus particulièrement la fille qui l’a invitée. 

Elle a rencontré cette Sally hier, pendant la journée et elle a tout de suite eu un genre de coup de foudre amical pour cette fille. Je ne sais pas ce qu’elle lui trouve. Le peu de temps que je l’ai vue, elle ne m’a pas du tout inspirée. Ses piercings, ses tatouages, son franc parlé et son rire trop prononcé ne m’a pas du tout emballée. Le genre de fille malpolie et à problème que je préfère éviter. 

Elle se lève difficilement et je me dirige vers son armoire pour sortir un jean et un T-shirt noir tout simple. Je fouille maintenant dans son tiroir pour lui sortir un string et prends son soutien-gorge qu’elle a laissé pendre sur sa chaise.