chapitre 10

129 11 0
                                    


Allongée sur mon lit, le regard rivé sur le plafond, je m'amuse à lancer une vieille balle de tennis en l'air et à la rattraper, l'esprit préoccupé. Cela fait déjà vingt-quatre heures que Potter m'a refilé la fiole de poudre bleu. Nous nous sommes mis d'accord pour en verser dans le verre de jus de citrouille de Finch lundi matin au petit déjeuner. Il ne me reste donc plus que quelques heures pour trouver comment faire.

Il semble assez logique que je ne le fasse pas moi-même. Sans parler du fait que les Serdaigle ne comprendraient pas ce qu'une Serpentard vient faire à leur table, ils ne seraient pas assez bêtes pour me laisser verser tranquillement ma petite poudre dans le verre de celle qui m'a envoyé faire un stage à l'infirmerie. Il me faut donc un complice.

Aucun de mes amis ne pourrait le faire, ils sont tous à Serpentard. Il faut que je trouve quelqu'un de Serdaigle, qui n'attirera pas les soupçons, mais je ne connais personnellement personne de cette maison. Et parmi les gens que je côtoie, certains ont-ils des affinités avec des élèves de là-bas ?

Je me redresse subitement, un sourire ravie aux lèvres, en laissant ma balle de tennis retomber sur mon lit. Je me souviens avoir vu Albus et Scorpius à Pré-au-Lard, en compagnie d'une jeune fille de Serdaigle. Il ne me reste plus qu'à voir avec eux si la jeune fille en question pourrait me rendre un petit service.

Je descends de mon lit, glisse mes pieds dans mes ballerines noires et quitte la chambre. Dans le couloir, je croise Lucretia qui me regarde avec surprise. Je m'arrête à sa hauteur et lui demande :

- Tu as vu Albus ou Scorpius dans la salle commune ?

- Euh ouais, du côté des fenêtres enchantées, répond-t-elle. Pourquoi ?

- J'ai besoin d'une des cousines Weasley, dis-je sans m'étendre plus sur le sujet.

Je l'abandonne là avec sa dizaine d'interrogations en tête et son envie de me secouer comme un vieux prunier pour m'extraire le maximum d'infos, qui s'affichent clairement sur son visage. Puis, je passe dans la salle commune, aperçois Shelly allongée de tout son long tout près de l'être de la cheminée pour profiter de la chaleur, et à l'opposée de la pièce, Albus et Scorpius attablés sous les fenêtres enchantées, comme l'a dit Lucretia.

Je les rejoins et m'assied sur une des chaises encore libres. En jetant un œil aux parchemins et livres étalés entre eux, je devine qu'ils étudient la défense contre les forces du mal.

- Je peux vous ennuyer quelques minutes ? Demande-je aux deux garçons qui n'ont même pas daigné lever la tête pour accueillir la nouvelle arrivante.

Albus consent tout de même à lâcher son parchemin du regard lorsque je m'adresse à eux. Il pose aussi a plume sur la table, croise les mains devant lui et dit :

- Puisque tu es exceptionnellement aimable, je suppose que tu attends quelque chose de l'un de nous deux.

Et vu le sourire en coin qu'il a du mal à retenir, j'imagine que ça l'amuse. Je déteste constater à quel point il me connaît bien. J'aime pas les gens observateurs.

- Tu supposes bien, avoues-je à contrecœur. J'aurais besoin que l'amie qui vous accompagnait à Pré-au-Lard le mois dernier me rende un petit service, si elle veut bien.

- Rose, ma cousine ? s'étonne Albus, m'apprenant ainsi le prénom de la jeune fille et sa filiation avec elle. Pourquoi tu aurais besoin d'elle ?

Je glisse la main dans la poche de ma veste et en ressors la petite fiole bleu de Potter, que j'agite sous le nez de Albus et de Scorpius, qui daigne enfin s'intéresser à moi.

- Ton frère et moi, on réserve une petite surprise à Finch. Mais pour cela, j'aurais besoin d'un Serdaigle qui s'occupe de verser un peu de cette poudre dans son verre du matin. Si je le faisais moi-même ou si je demandais à un Serpentard, ce serait trop suspect.

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant