chapitre 16

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Je serre les poings pour la deuxième fois de la soirée, et ce, en moins de deux minutes. Cette fête commence fort. Je sens que je vais passer le meilleur 25 décembre de ma vie.

- Je vais bien, réponds-je avec aigreur après avoir pris une profonde inspiration pour me donner le courage nécessaire de répondre à Jeremy sans lui coller un coup de genou dans les parties. Tu m'excuseras de ne pas m'enquérir de ta santé en retour, tu dois te douter que je n'en ai absolument rien à taper.

Je ponctue ma dernière phrase d'un bref sourire ironique. Son regard me confirme qu'il a très bien compris.

- J'aimerais être sûre d'avoir bien compris, intervient Amy, sourcils froncés. Vous êtes sortis ensemble . . . Tous les deux ?

Je ne prends même pas la peine de répondre à ma peste de cousine (Jeremy réglera ses comptes avec elle tout seul) et attrape le bras de James pour le forcer à me suivre loin de ce couple insupportable. Je nous tire jusqu'à une longue table recouverte d'une nappe blanche immaculée et de tout un tas de mignardises. Puis, je relâche le bras de James et pose les deux mains sur le rebord de la table, tentant de faire redescendre ma pression artérielle.

La vache, j'aurais jamais cru que quelqu'un d'autre que James Potter pourrait avoir cette effet sur moi. Mais je n'avais imaginé la possibilité de retomber sur Jeremy dans une ville aussi grande que Londres.

- Euh . . . Eve . . . Tu te sens bien ?

Je prends une dernière grande inspiration pour terminer d'apaiser mes terminaisons nerveuses puis adresse un sourire rassurant à mon pauvre cavalier.

- Oui, ça va. Il faut juste que je reste éloigné de ces deux-là, et tout devrait aller pour le mieux.

James jette un regard dans notre dos, sans aucun doute sur le couple démoniaque, puis reporte son regard inquiet sur ma personne.

- Donc . . . Ton ex, hein ? Il t'a laissé une sacré impression, dis-moi.

Loin de moi l'envie de m'épancher sur mes problèmes de cœur devant James, et encore moins sur une histoire qui appartient au passé. Enfin, techniquement.

- N'en parlons pas, tu veux ? Vu qu'on a fait le déplacement, j'aimerais passé une soirée aussi bonne que possible.

James hésite un court instant.

- Je suis d'accord avec toi. Au fait, je suppose que tout ce qu'il se trouve sur la table est pour nous.

- Tu supposes bien, réponds-je en attrapant un toast de caviar (je sais que c'est du vrai, il n'y a que chez mon oncle que j'ai déjà eu l'occasion d'en goûter). Tiens, essaye-ça.

Sans peur, Gryffondor oblige sans doute, James enfourne le toast. Et fait aussitôt la grimace.

- C'est salé, se plaint-il.

Magnanime, je lui tends ensuite un verre de jus d'orange. Je vais attendre un petit peu avant de lui faire tester le Coca-Cola . . . coupé au whisky. Ça va le changer de la bièraubeurre.

- C'est donc à cela que ressemble la musique qu'écoutent les moldus maintenant, fait soudain James en regardant la piste de danse où seuls quelques garçons font les fous sur une musique techno que je n'ai jamais entendu.

Sans doute cette chanson est-elle sortie pendant les quelques mois que je viens de passer à Poudlard. Depuis mon retour, je n'ai pas vraiment eu le temps de me mettre à la page. Je crois que c'est ça le plus chiant avec le fait d'être une sorcière : pendant plusieurs mois, je suis complètement coupée du monde moldu, et du coup, j'ai un retard fou à rattraper quand je reviens, histoire de ne pas paraître trop bizarre auprès des autres.

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant