chapitre 27

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Les discussions et les rires de mes camarades s'éteignent lorsque les portes de la Grande Salle se referment dans mon dos. Près de l'escalier, j'aperçois le profil de James qui m'attend comme convenu. Il ne semble pas m'avoir entendu sortir de la salle, j'en profite donc pour le regarder tout à mon aise.

Le Gryffondor est accoudé à la balustrade, le regard perdu dans le hall pourtant vide à cette heure, sans doute plongé dans ses pensées. Il a troqué son uniforme contre une tenue moldue plus passe-partout, et certainement plus pratique, composée d'un jean foncé et d'un pull en laine clair, qui mettent en valeur sa jolie silhouette. Alors que je fais quelques pas pour m'approcher, je le vois passer une main dans ses cheveux d'un roux si profond, ébouriffant plus que nécessaire sa tignasse déjà bien mal coiffée. J'aime assez l'apparence que ça lui donne. Je le trouve attirant, une première pour ma petite personne.

Ce qui explique que je me sente pas mal gênée en arrivant à sa hauteur, trahie par la rougeur suspecte qui s'installe sur mes joues avec légèreté.

- Prêt pour la séance de torture ?

Ma question fait sursauter James. Il devait être profondément perdu dans ses pensées pour ne pas m'avoir entendu arriver dans son dos. Je savoure mon petit effet lorsqu'il se retourne pour me faire face en passant une main gênée sur son front. Avec un peu de chance, ça l'empêchera de remarquer la honteuse couleur rose de mes joues.

- Peut-on réellement se sentir prêt quand on se retrouve collé toute une semaine avec ce cinglé de Scrooge ?

Sans doute pas. Mais je ne daigne même pas répondre puisque son interrogation a tout d'une question rhétorique.

Sans un mot de plus, nous nous mettons en route d'un même mouvement. Le silence entre nous dure jusqu'à ce que James toque à la porte du bureau du concierge. Immédiatement, Scrooge nous invite à entrer en hurlant. Nous passons dans le bureau encombré de cartons et d'objets en tous genres, certainement confisqués au fils des ans à des élèves dédaigneux du règlement intérieur du château, tandis que le reste de l'espace est occupé par d'imposantes armoires en métal, un bureau croulant sous divers parchemins et une chaise dans laquelle cet allumé de Scrooge est avachi.

- Ah, vous voilà. Vous m'avez fait attendre.

Je jette un œil sur ma montre bracelet, sans même essayer de m'en cacher. Nous avons deux minutes d'avance sur l'horaire. Je suis bien tenté de lui faire remarquer que ce n'est pas de notre faute s'il n'a rien d'autre à foutre de son temps libre que d'attendre les élèves en retenue, mais je ne tiens pas à prendre une semaine supplémentaire de travaux forcés.

- Donnez moi vos baguettes, vous les récupérerez à la fin de vos deux heures de retenue. Et récupérez le matériel qui se trouve là.

Je sors ma baguette de ma poche de jean tout en suivant la direction que pointe le doigt du concierge. Dans un coin de la pièce, entre deux tas de cartons bourrés à craquer, attendent patiemment deux seaux en métal cabossés, deux éponges et un paquet de nettoie-tout magique de la Mère Grattesec. Je m'en doutais, on va encore se taper le boulot des elfes de maison.

Une fois nos baguettes confisquées et nos bras chargés du matériel de nettoyage, Scrooge nous emmène dans le dédale des couloirs et des escaliers mobiles de Poudlard jusqu'au nord-est du septième étage, dans une salle emplie d'armures. Il semble que chacune d'entre elle ait été posée là au petit bonheur la chance par de nombreuses personnes, différentes les unes des autres. Certaines ne sont mêmes pas debout.

- C'est ici que vous passerez toutes vos soirées cette semaine, nous annonce Scrooge avec un grand sourire ravi, alors que je pose mon seau empli d'eau et de savon au sol. Ces armures n'ont plus vu une éponge ou un chiffon depuis une vingtaine d'années pour la plupart.

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant