chapitre 30

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Le dîner expéditif ne m'a malheureusement pas offert d'illumination. Il faut dire que je n'ai eu qu'une demi-heure pour réfléchir entre le moment où j'ai posé mes fesses à la table des Serpentard et celui où j'ai dû rejoindre le bureau de Scrooge. Je me suis calmée mais je regrette mon coup d'éclat dans les vestiaires, vu que je vais devoir passer les deux prochaines heures seule en compagnie de James. Et que je ne sais pas du tout comment il a pris mon baiser. Si je peux appeler ça ainsi.

Je jette un œil au Gryffondor, debout à côté de moi, pendant que Scrooge s'occupe de nous préparer nos seaux de détergent. Il me fixe toujours. Il ne m'a pas lâché des yeux depuis que nous sommes entrés dans le bureau. J'ignore si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle. J'ai bien compris, quand il a pénétré dans la Grande Salle un peu plus tôt, qu'il avait tenté de me rattraper à la sortie du stade. Mais pourquoi exactement ?

- Comme d'habitude, un seau chacun. Et ne vous avisez pas de vous les lancer à la figure cette fois, sinon . . .

Alors qu'il s'éloigne pour nous laisser prendre les seaux, le concierge darde son regard menaçant sur ma personne. Il croit vraiment me faire peur ? J'ai d'autres chats à fouetter honnêtement.

Une fois notre nécessaire de travail récupéré, Scrooge nous accompagne jusqu'à la salle des armures, pour la dernière fois, vu que c'est la fin de notre semaine de retenue. Le chemin se fait dans un silence religieux, pendant lequel je sens encore par intermittence le regard insistant de James. Je sens que, à peine le concierge aura-t-il fait demi-tour, que je serais fixée sur les conséquences de mes actes.

- Je reviens vous chercher dans deux heures.

Inutile de le préciser, on a l'habitude. Nous avons vécu la même routine tout les soirs de la semaine. On le sait, qu'à vingt-et-une heure, il viendra nous délivrer. A contrecœur, certes, mais il le fera. Il est geôlier, pas juge. Et heureusement pour nous !

Je n'attends pas que la porte de la salle se soit refermée pour décider de m'attaquer à l'armure sale la plus proche. Mieux vaut ça que donner l'impression au Gryffondor que j'attends ma sentence.

Sauf que, j'ai à peine fait trois pas et tout juste entendu la porte se verrouiller derrière Scrooge que la poigne ferme de James m'arrête dans mon élan. Le seau que j'ai à la main m'échappe, trempant mes chaussures.

- Nom d'un scroutt à pétard, James, qu . . .

Je ne terminerai jamais ma phrase. James me coupe dans mon élan en glissant ses mains de part et d'autre de mon visage. J'écarquille les yeux lorsque sa bouche entre délicatement en contact avec la mienne. Mais ça ne dure que deux secondes, ce qui ne me laisse pas tellement le temps d'en profiter. Et il s'éloigne déjà.

Un ange passe. James ne lâche pas mon visage, se contente de me regarder dans le blanc des yeux, expectatif. J'imagine qu'il attend une réaction de ma part mais tout ce à quoi je peux penser c'est que, il les a vite retrouvé ses corones. A croire qu'elles lui ont sauté dessus dès qu'il a posé un pied dans la pièce.

Soudain,son front heurte le mien avec douceur. Je le vois fermer les yeux et pousser un soupir à feindre l'âme avant de murmurer :

- Finalement, je n'ai peut-être pas fait le bon choix . . .

Le contact de son souffle sur mon visage me ramène sur Terre. Qu'est-ce que j'attends au juste là ? Le déluge ? J'attendais ce foutu baiser depuis hier, au point de n'avoir pensé quasiment qu'à ça durant les dernières vingt-quatre heures, j'étais persuadée d'avoir tout fait foirer dans les vestiaires et maintenant que j'ai la preuve qu'il n'en ait rien, je ne réagis même pas ? Putain, Evelyne Brown, bouge ton cul !

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant