chapitre 22

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Je me réveille avec une odeur de potion nauséabonde au nez, mélangée à un fond de désinfectant. J'en déduis immédiatement que je me trouve - encore - à l'infirmerie. Ça commence à devenir une mauvaise habitude. Je tente un mouvement. Ma tête clame sa désapprobation tellement fort que je manque de tourner de l'œil. Je n'ai jamais eu un mal de crâne pareil. J'ai l'impression que ma tête va exploser. Je prends une grande inspiration pour essayer de calmer tout ça. Ou du moins, je tente. Certaines de mes côtes protestent encore plus violemment que mon cerveau.

- Évite de bouger, me conseille une voix sur ma gauche.

J'entrouvre un œil. Tombe sur le profil de Dominique Weasley. Elle porte sa tenue de batteuse. Mouais, ça sent le match de Quidditch qui a mal tourné.

- Qui s'est passé ?

Je n'ai même pas la force de prononcer une phrase grammaticalement correct. Je me suis contentée de baragouiner le minimum. J'ai vraiment dû prendre cher. Je ne me suis jamais sentie aussi mal. En plus, je commence à comprendre que ma jambe droite tente elle aussi de me faire passer un message. Très douloureux, le message.

- Tu ne te souviens vraiment pas ?

J'entrouvre mon deuxième œil, au son d'une seconde voix, ce qui me permet d'avoir une vue d'ensemble. Je découvre qu'en plus de Dominique, il y a aussi Lucretia, Shelly, James et mes coéquipiers au complet qui sont à mon chevet. Enfin, non, il manque Scorpius. Vu les têtes que tirent ceux qui sont là, je dois vraiment être dans un sale état.

- Un cognard a été ensorcelé pour te harceler pendant le match, m'explique James en se penchant vers moi, un pli soucieux entre les yeux.

Le brouillard qui entoure mes souvenirs commence à s'éclaircir. Effectivement, je me souviens de cette saloperie qui m'a prise pour cible. Que j'ai renoncé à abandonner le match pour ne pénaliser ni mon équipe, ni ma maison. De la réflexion de Wilkes.

La colère se répand comme une vague de lave dans mes veines, ce qui achève de me réveiller totalement. Mais mes côtes blessées se rappellent à mon bon souvenir en m'interdisant tout accélération de rythme cardiaque induisant de plus puissantes inspirations. Du coup, je me contente de bouillir intérieurement.

- Dites moi que ce connard est mort ! Lâché-je entre mes dent, en fusillant le plafond du regard.

Je vois mes amis échanger des regards.

- Si tu parles de Wilkes, fait Shelly de sa voix douce en se retournant pour regarder le lit en face du mien, il est amoché, mais toujours en vie. Navrée de te décevoir.

Il ne perd rien pour attendre.

- Tu peux nous expliquer ?

La question vient de Lucretia qui, bras croisés et visage inexpressif, se contente d'exprimer sa colère en tapotant du pied. Quelqu'un devrait penser à lui dire que ce tic est terriblement agaçant.

- Je me suis dit qu'il ne manquerait pas à grand monde.

Mon trait d'humour ne déride pas Lucretia. Loin de là, même. Je vois les ailes de son nez se gonfler, ce qui peut être très mauvais signe.

Pourquoi ça l'énerve autant ? Elle l'a largué, ce lourdingue, elle ne devrait pas être autant touchée par ce qu'il lui arrive ! A croire qu'elle est amoureuse de ce taré.

- Trop long à expliquer, finis-je par dire en constatant que mon amie a besoin de la vérité. Quand mes côtes et ma tête arrêteront de se battre pour le prix de l'organe le plus douloureux, on en reparlera. Quelqu'un aurait la gentillesse de m'assommer ?

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant