chapitre 36

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Le soir-même de la révélation de Ian, je réunis un conseil de guerre. Sauf que ses membres n'ont pas pour habitude de se retrouver ensemble, et que la dernière fois que Dominique a adressé la parole à Lucretia, c'était pour lui faire part de son avis sur la façon dont la Serpentard gérait ses amitiés. Du coup, l'ambiance est un peu tendue.

Dans la salle de classe vide que nous avons investi en toute discrétion (couvre-feu oblige), Shelly et Lucretia se sont installées sur les tables de gauche de la pièce et Dominique sur la droite. Je leur fais face, les fesses posées contre le bureau du professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

- Tu peux nous expliquer ce qu'on fait là, maintenant ? réclame Lucretia, bras fermement croisés pour bien me montrer sa mauvaise humeur et regards incendiaires en biais à destination de la silhouette parfaite de Dom. Et pourquoi est-ce que cette . . . Gryffondor . . . est là elle aussi ?

Dominique se tourne vers Lucretia, sourcil levé, comme pour lui demander quelle mot elle aurait voulu utiliser à la place du très politiquement correct « Gryffondor » employé.

- Dominique est ici parce que c'est mon amie, et que j'ai promis de tout lui dire à propos de ma relation avec James. Ce qui est exactement la raison pour laquelle je vous ai réunis toutes les trois. J'ai besoin de vous parler d'un truc. Alors, si tu pouvais garder ta rancune pour toi, j'apprécierais, merci.

Lucretia plisse un peu des yeux. Je me ferais pardonner plus tard. En m'extasiant d'un air faussement ravi pendant une petite heure sur les photos de ses prétendants, ça devrait faire l'affaire : elle est toujours aussi folle d'eux.

- Et de quoi tu veux nous parler au juste ? demande Lucretia, légèrement moins butée qu'avant, mais un peu exaspérée cette fois.

A côté d'elle, Shelly se fait les ongles sans manifester le moindre intérêt sur ce qui l'entoure. Je pense qu'elle sait très bien quel sujet je vais aborder, d'où son désintérêt : elle se mêlera sans doute à la discussion quand on aura dépassé la phase de mise à jour des informations.

- T'as couché avec lui et c'était nul ?

La question inattendue de Dominique fait naître une réaction instinctive. Du coup, je m'insurge aussitôt :

- Non !

- Non, tu n'as pas couché avec lui ou, non, ce n'était pas nul ? Insiste-t-elle, sourire amusé en coin.

- Je ne répondrais pas à cette question. T'es sa cousine, Dom !

Un peu de tenue, quoi . . . Ca m'étonnerait beaucoup que James me pardonne d'étaler sa vie sexuelle devant un membre de sa famille. Déjà que pour sa vie sentimentale, c'est limite . . . J'ai dû déployer des ruses de sioux pour le convaincre que, faire de l'une de ses cousines ma confidente de cœur ne serait en rien un problème pour lui. Je crois qu'il a peur des infos que Dom pourrait malencontreusement lâcher au cours des repas dominicaux.

Ou du chantage qu'elle pourrait lui faire. Allez savoir, avec cette famille !

- Je ne pensais pas que ça t'arrêterait pour partager les sujets croustillants. Tu voudrais pas faire un effort ? Je suis célibataire depuis un moment maintenant, tu sais . . .

Je secoue la tête en lui expliquant :

- James me tuera s'il vient à savoir que je t'ai parlé de ce qui se passe physiquement entre nous.

Même si, présentement, c'est un peu le cadet de mes soucis. J'ai bien plus important en tête que le souci de préserver mon intégrité physique.

- Enfin bref, on s'égare. Venons-en au fait. Je vous ai fait venir parce que je voudrais votre avis sur un truc. Enfin, j'ai déjà celui de Shelly vu qu'elle était là au moment des faits, mais je trouvais ça abusé de la laisser de côté alors je lui ai dit de se joindre à nous.

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant