chapitre 37

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James n'est pas long à comprendre que quelque chose ne va pas. Dès le mardi midi, je reçois un petit mot de sa part, envoyé depuis la table des Gryffondor juste avant le dessert. Il m'empresse de le rejoindre l'après-midi même, après mon dernier cours, dans le parc, à notre point de rendez-vous habituel. Et il précise qu'il apprécie peu mes tentatives évidentes de l'éviter depuis le samedi précédent. Il faut croire que je n'ai pas été aussi discrète que je le pensais.

Pendant les deux heures de Défense Contre les Forces du Mal qui précédent mon rancard, je suis peu attentive à ce qu'il se passe autour de moi, ce qui fait perdre trente points à ma maison. Comme je n'en ai rien à secouer de la Coupe des Quatre Maisons, ça me passe largement au dessus de la tête, comme finit par s'en apercevoir le professeur Adrians, qui décide finalement de me laisser dans mon coin et de se concentrer plutôt sur ses autres élèves, non sans me garder à l'œil, vu que ma visée n'est pas aussi bonne que d'habitude.

A dix minutes de l'heure fatidique, je ne sais toujours pas ce que je vais dire à James. Dois-je lui parler de la vérité ? Noyer le poisson ? Est-ce qu'il est au courant de ce qu'il s'est passé samedi ? Après tout, Dominique aurait très bien lui en glisser un mot puisque je ne lui ai pas spécifiquement demandé de ne pas en parler à son cousin. J'aurais peut-être dû, vu que ce sont les Poufsouffle qui sont censés être réputé pour leur loyauté, et non les Gryffondor.

Lorsque la cloche sonne pour marquer la fin du cours, Adrians retourne à son bureau tout en s'écriant par dessus le brouhaha qui s'installe dans la classe :

- Chacun d'entre vous devra être en mesure de lancer au moins trois sort informulés différents pour le prochain cours. Je vous conseille de vous exercer.

Son regard pèse lourdement sur ma personne lorsque je passe devant son bureau en sortant. Il n'a pas besoin de montrer avec autant d'évidence que sa dernière remarque m'est surtout destiné.

- Certains d'entre nous feraient bien de s'offrir une baguette avec visée intégrée.

C'est Wilkes qui crache ces mots en me dépassant. Je ne relève même pas. Normal qu'il soit remonté contre moi, il était placé au mauvais endroit pendant tout le cours. Du coup, il s'est mangé la majorité de mes ratés, d'où la claudication de sa jambe droite. Mais ce n'est pas comme si j'allais m'excuser, non plus.

- Et d'autres devraient s'acheter un cerveau, rétorque alors la voix de Lucretia, que je n'avais pas vie arriver en sens inverse dans le couloir, au milieu de tous les étudiants.

Je me demande bien ce qu'elle fiche là d'ailleurs : elle est tout à fait au courant de mon rendez-vous avec James.

Wilkes s'éloigne en grommelant, accompagné de son pote Michaël qui me fait une grimace d'excuse. Le pauvre, il se retrouve constamment tiraillé entre sa loyauté envers son ami et sa relation avec Shelly, qui l'oblige à être sympa avec moi. Je me demande de quel côté la balance finira par tomber, vu qu'il ne pourra pas avoir éternellement le cul entre deux chaises.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Ma question n'étonne même pas mon amie, qui se contente de calquer son pas sur le mien pour m'accompagner en direction du parc.

- Tu sais enfin ce que tu vas lui dire ? me demande Lucretia, répondant indirectement à ma question. Histoire que je sache si je dois préparer les munitions pour ton retour au dortoir.

- Les munitions ?

- Bah oui, le grand classique : mouchoirs, médisances en tous genres et glace banane, caramel et noix de pécan. Je garde toujours un pot en réserve, au cas où.

On ne dirait pas toujours comme ça, mais Lucretia est la meilleure amie qui soit.

- Je ne me suis pas décidée. Je crois que j'aviserais le moment venue. Alors, prépare le pot de glace, il pourrait servir. Et j'espère que tu as la taille maximale.

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant