chapitre 19

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En ce premier lundi de la nouvelle année, c'est un vacarme assourdissant qui me réveille, me faisant sursauter dans mon lit. Je me tourne vers celui de Shelly, d'où provient la cacophonie.

- Mais c'est quoi ce bordel ? S'égosille Lucretia, elle aussi réveillée, se faisant miraculeusement entendre.

Shelly sort une main d'entre les rideaux de son baldaquin et attrape sa baguette qu'elle agite dans tous les sens. Aussitôt, les cris de cochons qu'on égorge s'éteignent.

Je n'y crois pas . . . Ce bruit provenait de son réveil.

- Tu es sérieuse là ? fais-je à Shelly, sans vraiment savoir si elle m'entend. Pourquoi tu as mis un tel bruit pour te servir de réveil ?

La tête mal réveillée de notre amie apparaît entre les rideaux verts de son lit. Elle se contente de hausser des épaules pour toutes réponses.

Énervée, je me laisse retomber dans mes oreillers sans aucune douceur et en émettant un grognement d'incrédulité. Je crois bien entendre Lucretia faire la même chose de l'autre côté de la chambre.

- Levez-vous les filles, le petit-déjeuner sera servi dans moins d'une heure, dit Shelly le plus normalement du monde en passant devant mon lit, ses bras chargés de vêtements.

Elle plane de plus en plus haut cette fille. Elle n'a même pas l'air d'avoir capté que son réveil fait des bruits digne des pires films d'horreurs. Je ne suis même pas sûre qu'un jour mon cœur se remettre de la frousse qu'elle m'a collé.

- Tu crois qu'on peut faire un arrêt cardiaque à seize ans ? Me demande Lucretia depuis le fin fond de son lit.

- Non, mais il faudra en convaincre mon cœur parce que j'ai bien l'impression qu'il est sur le point de lâcher.

Nous soupirons toutes les deux, résignées que nous sommes. Cela fait six ans que nous partageons notre chambre avec Shelly, des choses bizarres, on en a vu passer. Et comme à chaque fois, nous faisons comme si rien n'était.

Je repousse mes couvertures et sors du lit, bien décidée à suivre Shelly dans la salle de bain. Quitte à être réveillée, autant bien commencer la journée.

- Allez Lucretia, lève-toi. Profitons de notre réveil en fanfare pour arriver tôt dans la Grande Salle et avoir du choix pour le petit-déjeuner.

Sur ces mots, j'attrape mon uniforme passe devant le lit de mon amie d'où s'échappe un grognement d'approbation et rejoins Shelly dans la salle de bain.

Une demi-heure plus tard, nous débarquons toutes les trois dans la Grande Salle où il n'y a presque personne. Nous nous installons à notre table, le plus près possible des portes et entamons notre repas. J'ai à peine le temps de me servir un jus de citrouille que Barry et Michael nous rejoignent.

Crotte.

Michael s'installe à côté de Shelly le plus simplement du monde mais Barry se croit obligé de nous exposer sa manière de rouler un patin à sa petite amie.

Beurk.

Je repose mon toast dans mon assiette sans même l'avoir entamé. Cet imbécile vient de me couper l'appétit.

- Ta cheville va mieux ? Me demande Michael avec sollicitude.

- Elle est comme neuve.

Et heureusement, vu comment j'ai douillé hier soir pendant que la potion faisait effet. Quand je suis retourné au dortoir vers vingt-deux heures, je n'avais peut-être plus mal au pied mais la potion m'avait tellement retourné l'estomac que j'avais l'impression d'avoir passé les deux derniers jours dans un grand huit. Heureusement, ce matin tout allait mieux.

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant