chapitre 34

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Un hurlement strident me tire brutalement de mon sommeil. Le cœur battant, je me redresse dans mon lit à baldaquin et écarte les rideaux pour assister au spectacle d'une Lucretia debout au pied de son lit, oscillant entre le vert dégoût et le rouge colère, tenant une boule de poil bleu pervenche à la main.

Ah, je crois qu'on a oublié de lancer le sortilège Anticatimini sur la cage des boursouflets hier soir. Et l'un d'eux a dû se dire que le nez de mon amie ferait un excellent buffet pour une fringale matinale.

- Je hais ces bestioles, lâche-t-elle d'une voix rauque, signe d'une tempête imminente.

Je glisse un œil sur le seul autre lit du dortoir, occupée par Shelly. Cette dernière émerge difficilement, comme l'attestent ses yeux endormis qu'elle frotte mollement.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive Lucretia ?

J'entends presque notre amie grincer des dents et je vois clairement sa prise se raffermir sur le corps du boursouflet. Des touffes de poils dépassent de chaque extrémité de son poing. Je crois qu'on va finir par réussir à réduire la pollution des indésirables à deux, finalement. Il serait temps, ça fait un bail qu'on galère à se débarrasser des derniers. Il faut dire que Shelly a cesser d'être dupe et qu'elle protège ces petites créatures comme si ils étaient ses enfants.

- Arrête, tu lui fais mal ! s'écrie alors Shelly en sautant hors de son lit pour aller récupérer la bestiole qui suffoque dans la main de Lucretia.

Cette dernière tente de résister, histoire de finir ce qu'elle a commencé, mais Shelly est plus forte (ou plus déterminée). Elle n'hésite pas à mordre la main qui attente à la vie de son bébé. Lucretia hurle de nouveau, cette fois d'indignation, et lâche le boursouflet qui rebondit une ou deux fois sur le plancher avant d'être récupéré par Shelly.

Dommage, on y était presque.

Alors que Shelly retourne dans son lit pour dorloter la victime du jour, j'échange un regard fataliste avec Lucretia.

Je jette un œil sur sur ma montre bracelet qui repose sur ma table de chevet ; elle indique tout juste sept heures. Je décide donc d'abandonner mon lit pour commencer à me préparer. Alors que je farfouille dans mes affaires à la recherche d'un uniforme propre, je prends conscience que nous sommes le premier jour d'avril. Un frisson d'excitation me descend le long de la colonne vertébral.

Enfin, c'est le grand jour, celui où je vais avoir le plaisir de voir ce que la dernière invention des Weasley réserve à Barry Wilkes. Je crois que je laisse échapper un petit gloussement d'anticipation à cette idée.

Je fais ma toilette en quatrième vitesse, pressée d'aller retrouver la table des Serpentard. Même si je ne me charge pas d'administrer la potion au babouin en chef, je me dois d'être là pour faire diversion, histoire de laisser le temps à Michaël de pimenter le bol de café de son pote. J'ai réussi - par je ne sais quel miracle - à convaincre le petit ami de Shelly à m'aider dans ma vengeance. Lui avoir certifié que ce que je réservais à Wilkes ne mettrait aucunement sa vie en danger à dû peser dans la balance. Même si j'ignore tout des effets du liquide, j'imagine assez mal les membres de la famille de James en train de créer quoi que ce soit de mortel, donc je ne m'engage pas trop en assurant la survie de son pote à Michaël.

Une fois dans la Grande Salle, que j'ai rejointe seule puisque j'ai refusé d'attendre les deux autres, trop lentes à se préparer, je scanne la table des Gryffondor ; une habitude que j'ai prise depuis que je pratique l'échange intensif de salive avec James. Sans surprise, je constate que mon petit ami n'est pas encore là.

Je marche alors ensuite tranquillement jusqu'à la table des Serpentard, prenant le temps de repérer la position de Michaël et Wilkes. Je les aperçois assez facilement puisqu'ils sont les seuls assis à leur portion de table. Je m'approche le plus discrètement possible, sors ma baguette de ma poche et passe dans le dos de Wilkes. Je fais ensuite semblant de trébucher, m'affale sur le dos bien trop vaste du gros débile et lui plante l'extrémité de ma baguette entre les côtes tout en murmurant distinctement :

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant