chapitre 39

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L'arrivée du mois de mai apporte avec lui chaleur suffocante et jours radieux dont les élèves de Poudlard ne peuvent plus profiter. La faute aux professeurs qui nous surchargent de travail avec pour excuse que les examens de fin d'années arrivent à grande vitesse. Il ne nous reste qu'à peu près un mois avant la date fatidique du début des épreuves. Et pour la première fois de ma scolarité au château, je ne suis pas en stress à cause de mon manque d'assiduité en cours. Je dirais même que je suis l'une des rares élèves de sixième année de ma maison à ne pas avoir besoin de me plonger dans mes bouquins à la moindre minute de libre.

Cependant, j'aurais pensé que James aurait été dans le même cas que moi. Malheureusement, depuis notre petite discussion dans le parc durant le dernier dimanche du mois d'avril, je ne l'ai vu que de loin et seulement lors des interclasses. Après avoir réussi à stopper Logan au bout d'une semaine de silence radio de la part du Gryffondor, j'ai fini par apprendre qu'une majorité des septième année s'enfermaient dans les salles de cours libres pour réviser au calme en vu des ASPIC's dès que l'occasion se présentait, y compris au moment des repas. J'aurais bien demandé au garçon dans laquelle de ces classes exactement je pouvais trouver James, mais il avait détalé trop vite pour que j'ai eu le temps de le faire. Du coup, retour à la case départ. De toute manière, avec la surcharge de travail que nous nous prenons tous dans la face, je ne suis même pas sûre que James ait eu le temps de réfléchir calmement à notre situation.

Le professeur Adrian's, qui passe entre les tables en jetant un œil dans les chaudrons de chaque élève, glisse silencieusement dans mon dos, m'arrachant à mes pensées. Je le vois glisser un regard appréciateur sur la mixture rosâtre qui mijote dans mon chaudron avant de passer à mon voisin. Au vu de la fumée bleue et épaisse qui sort du sien, son premier cours de la semaine ne se passe pas aussi bien pour lui que pour moi. Le professeurs de potions se gratte le fond de la gorge d'un air désappointé, avant de passer à l'élève suivant. Le pauvre Poufsouffle tente désespérément d'essayer de rattraper le mal, mais il est trop tard : la cloche résonne dans les cachots, mettant fin à nos deux heures de cours.

Après avoir versé un peu de ma potion dans une fiole et déposer cette dernière sur le bureau du professeur Adrian's, je retrouve Shelly et Lucretia dans le couloir. Bien que ce soit récurrent depuis à peu près une semaine, je suis encore surprise de découvrir l'héritière des Nott plongée dans son livre de potions alors que nous venons à peine de quitter ce cours. Je crois qu'elle doit regretter d'avoir passé les huit derniers mois à constamment repousser mes offres de révisions.

- Tu en veux une ? me propose Shelly en glissant sous mon nez un paquet de Dragées Surprise de Bertie Crochue d'un geste délicat.

J'hésite un instant, définitivement traumatisée par ces bonbons depuis ma troisième année et ma malencontreuse rencontre avec une dragée goût crotte de nez, qu'on m'avait certifié n'être qu'un mythe. Je décide tout de même de tenter le diable, lorsque mon ventre gargouille un peu. Je remercie mon amie et en prends une rouge, heureusement d'un goût fraise tout ce qu'il y a de plus inoffensif. Elle m'en propose une autre lorsque nous passons les portes du château pour nous rendre en cours de Botanique, mais je refuse, peu désireuse de trop jouer avec le feu. Je me contenterais de souffrir silencieusement de la faim pendant les deux prochaines heures.

Tout en foulant l'herbe grasse du parc de Poudlard en compagnie de mes deux amies aussi silencieuses que moi, je guette l'arrivée de James qui sort de son cours de Botanique comme tous les lundis à dix heures. Je sais qu'il me remarquera à peine, trop obnubilé par ses cours depuis une quinzaine de jours, mais j'ai toujours droit au moins a un sourire lorsque nos regard se croisent, signe qu'entre nous règne toujours un statu quo. A chaque fois que nous nous croisons dans le château, ce sourire est ma bouée de sauvetage, ma certitude que notre histoire n'a pas encore sombré et que cela n'arrivera peut-être même pas. Mais dans le cas contraire . . . eh bien, je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même.

Potter is my kingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant