Un fiévreux désir

Chapitre 31

Lydia agrippa les rebords de la table sur le point de bondir hors de l'amphithéâtre. Que faisait-il là ? Pourquoi ici ? Quel était son but ? Des milliers de questions tournaient dans sa tête sans avoir de réponses. Il prit une attitude nonchalante en agrippant les extrémité du pupitre. Sa chemise blanche ouverte au col révélait son torse couvert d'une fine toison ainsi qu'un morceau de son tatouage. Il dégageait un tel charisme qu'aucune des jeunes femmes présentes dans la salle parvenaient à contrôler les expressions qui défilaient sur leur visage. Une douleur aiguë remonta jusqu'à sa gorge alors que des images de leur séparation brutale brouillaient son esprit.

- Pourquoi est-il ici ? Chuchota-t-elle en direction de Sacha.

- Tu n'as pas écouté ? Il est venu répondre aux questions concernant ses entreprises et donner quelques astuces aux futurs journalistes pour éviter de se retrouver au fond du placard. Tu ne le sais peut-être pas mais il s'agit d'un puissant milliardaire russe qui a eu la peau de plusieurs journalistes un peu trop bavard.

La peau ? En espérant qu'il s'agisse que d'une image poétique, songea-t-elle en grimaçant.

Lydia remit un mèche derrière son oreille alors qu'elle sentait le poids de son regard sur elle.

- Par contre il va falloir m'expliquer pour quelle raison il ne fait que te regarder, chuchota Sacha sans masquer une pointe de jalousie.

Lydia ouvrit la bouche mais fut interrompue.

- Je tiens à vous remercier monsieur Voliakov pour avoir été si patient avec mes élèves.

C'était la fin, songea-t-elle en plongeant son regard dans la fosse. Son visage fut parcourut de frissons quand elle croisa à nouveau son regard.

- Je vais en profiter pour remettre le prix de la meilleure et pertinente interview réalisée pendant l'exercice que je vous avais tous confié.

Lydia déglutit péniblement. Un effroyable pressentiment l'empêcher de remplir ses poumons d'air. Le mafieux s'écarta lentement, les yeux plissés, agrémenté par un sourire en coin car il savait qu'il s'agissait d'elle.

- Lydia si tu veux bien descendre, lui dit Yates en lui faisant signe.

Pour éviter d'éveiller le moindre soupçon Lydia se leva en fixant Yates des yeux sans jamais les détourner. Elle serra la main de son professeur sous les applaudissements en cherchant du regard le prix qu'elle était censé récupérer. Ses yeux refusaient de se glisser sur la droite mais elle en fut contrainte quand elle découvrit le prix dans cette main tatouée qui jadis deux mois plus tôt brûlait sa peau de caresses érotiques.

- Mes félicitations mademoiselle Graham, dit-il avec sa voix de velours surmontée d'une note charmante.

Forcée de le regarder dans les yeux, le trouble se mit à l'envahir quand elle glissa sa main dans la sienne.

- Merci monsieur Voliakov, murmura-t-elle en essayant d'ôter ses doigts liés aux siens.

- J'espère que vous êtes heureuse d'avoir gagné ce prix qui vous donne l'honneur de passer un moment avec moi ? Ajouta-t-il une lueur espiègle dans le regard.

Un moment ? Avec lui ?

Elle se figea, le cœur battant à la chamade alors que la sonnerie annonçait la fin de son dernier jour à l'université.

- Nous allons vous laisser monsieur Voliakov, dit Yates alors que les autres élèves quittaient la salle.

Il ne la quitta pas des yeux un seul instant. À son contraire, Lydia récupéra sa main en réprimant tant bien que mal les frissons qui parcouraient sa paume. Quand Yates referma la porte, Lydia inspira imperceptiblement et baissa les yeux sur son prix.