Chapitre 25

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Vladimir lâcha sa cigarette pensivement puis l'écrasa sous sa chaussure en fixant des yeux le traître qu'il cherchait depuis des mois.

- Que comptes-tu faire de lui Vladimir ? Demanda Sergeï en s'installant sur le rebord de son bureau.

De sa poche intérieur, Vladimir se saisit de son mouchoir blanc et essuya ses mains ensanglantées. Furieusement amoché, le traître poussa un gémissement en essayant d'ouvrir les yeux. Les mâchoires serrées, il songea à le tuer.

Il fit signe à l'un de ses hommes de le détacher du plafond. Ce dernier s'effondra à genoux, l'implorant du regard. S'il s'agissait que de lui, Vladimir l'aurait déjà achevé d'une balle dans la tête. Une petite voix dans sa tête, une voix particulièrement douce l'empêcha de le faire. Un regard, un seul regard l'empêchait de passer à l'acte et ce regard...il appartenait à Lydia, car derrière les deux portes closes elle était là, en train de l'attendre. Loin d'être stupide elle avait compris ce qu'il était sur le point de faire avant même d'avoir commencé.

Lentement, Vladimir s'abaissa, les coudes sur les genoux, la tête penchée sur le côté.

- C'est ton jour de chance aujourd'hui, dit-il en sortant son arme.

Vladimir retira le chargeur pour mieux le replacer faisant ainsi sursauter l'ennemi.

- Tu as moins de dix secondes pour quitter cette pièce au-delà de ce temps imparti, je n'aurais aucune pitié.

Se tenant les côtes en esquissant une grimace douloureuse, le visage tuméfié, il rampa jusqu'à la sortie alors qu'il comptait à voix haute. Quand les portes s'ouvrirent, la musique filtra les gémissements de ce dernier. Les regards convergèrent vers lui et un regard en particulier. Avec froideur, il planta son regard dans le sien et ne le quitta pas jusqu'au basculement des portes qui se refermèrent lentement sur elle. Il détestait l'idée qu'elle puisse voir en lui cette partie la plus monstrueuse de lui-même mais il était prêt à prendre le risque.

- Eh bien, tu n'as pas peur qu'elle prenne peur ? S'interrogea Sergeï en se redressant.

- Non, je ne crains pas qu'elle prenne peur puisqu'elle a déjà peur, je peux le voir dans ses yeux.

- Tu te nourris de sa peur ?

Vladimir le fusilla du regard.

- Non, justement, c'est bien la seule peur que je ne désires pas me nourrir. Je déteste l'idée qu'elle ait peur de moi.

Sergeï prit un verre pour se servir du whisky.

- Tu l'as dans la peau, nota-t-il en s'approchant de lui.

S'il l'avait dans la peau ? Le mot semblait trop faible contenue des circonstances. Lydia avait le pouvoir de le rendre fou en un temps record. Il ne supportait pas son absence et tentait en vain de comprendre pourquoi.

- Tu es bien placé pour me comprendre non ? S'enquit-il d'une voix plus dure qu'il l'aurait voulu.

Sergeï esquissa un rictus en regardant le fond de son verre vide.

- Ce n'est rien de le dire, confirma-t-il les mâchoires serrées.

Il reposa le verre sur le bureau puis se tourna vers lui.

- Elle est très belle, et semble dotée d'une grande intelligence, prends garde Vladimir car tôt ou tard vos chemins vont devoir se séparer et crois-moi sur parole, tu auras beau faire mine que son départ ne t'affectera pas, je te connais suffisamment pour prédire que tu ne tiendras pas.

Un fiévreux désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant