Chapitre 20

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Lorsqu'elle tira complètement la bibliothèque, Lydia se retrouva confrontée à un épais brouillard noir, comme s'il n'y avait rien et pourtant...

Elle s'avança sans pouvoir anticiper ses prochains pas et tapota sa main sur le côté droit du mur. Elle trouva un interrupteur qu'elle enclencha. Alors une lumière vive et blanche éclaira enfin la pièce.

Lydia étouffa un hoquet, bien qu'elle s'attendait au tréfonds de son esprit à découvrir un tel endroit. Les mains liées derrière son dos, Lydia observa attentivement la pièce dont les murs étaient immaculé avec un mobilier noir aiguisant la personnalité sombre de celui à qui elle appartenait.

Son souffle s'interrompit un instant quand elle vrilla son regard vers le grand lit baldaquin. Les lumières furent soudain moins vives, comme si elles s'étaient automatiquement affaiblies pour rendre la pièce érotique. Le sol était recouvert d'une moquette nacrée et moelleuse. L'atmosphère était sombre et virile. Elle s'approcha d'une commode surmontée d'une étagère sur laquelle était suspendu des rubans en satin noir et blanc. Lydia glissa ses doigts sur l'un d'entre eux, appréciant la douceur de celui-ci. Un frisson parcourut son échine lorsqu'elle leva les yeux au plafond plus précisément vers le lit. Une sorte de rideau métallique verni de noir était placé juste au-dessus, ancré dans le plafond et Lydia ignorait de quoi il s'agissait. Elle prit une grande inspiration en faisant un tour sur elle-même pour visualiser chaque détail. Du grand tapis centré au milieu de la pièce, aux miroirs qui jalonnaient les murs, Lydia avait l'impression de perdre le contrôle de son corps à chaque élément qu'elle tentait de décrire. Le silence était si assourdissant qu'elle avait l'impression d'être devenue muette.

Puis soudain elle fut prise d'une jalousie foudroyante. Combien de femmes étaient rentrées dans cette salle spéciale ? Combien d'entre elles s'étaient soumises à Vladimir et combien d'entre elles avaient été foudroyées par le désir au point de remplir ce silence par des cris de jouissances ?

Lydia ferma les yeux une seconde puis les rouvrit et quitta la pièce sans prendre le temps de découvrir le reste des secrets qu'elle comportait. Ça lui était presque insupportable.

Très vite elle repoussa l'étagère de la bibliothèque en se faisant la promesse de taire ce qu'elle venait de découvrir...du moins pour l'instant. Elle ne voulait rien gâcher. C'était trop beau pour envisager de lui montrer une faille qui commençait à apparaître et qu'elle n'avait pas prévu.

~

- Est-ce que tu es avec moi ?

Vladimir quitta des yeux la carte du menu pour fusiller Nathaniel du regard car il venait d'interrompre le cours de ses pensées.

- Non je n'étais pas avec toi, répondit-il en balançant la carte sur la table. Un café fera l'affaire.

La serveuse nota la commande puis s'éclipsa.

- Serait-ce la mystérieuse étudiante qui hante tes pensées ?

- Oui, soupira-t-il sans s'épancher sur les détails.

Nathaniel leva un sourcil curieux.

- Comment va-t-elle ?

- Elle se porte comme un charme.

- Alors pourquoi sembles-tu si soucieux ?

Vladimir remercia brièvement la serveuse lorsqu'elle déposa son café sur la table. Et dire qu'il en avait déjà pris trois depuis ce matin. La caféine n'avait pas d'effet sur lui malheureusement...

Il avait passé la nuit à observer Lydia dormir paisiblement. C'était pour ainsi dire la première fois qu'il vouait un tel intérêt pour une femme au point d'en perdre le sommeil. Il faut dire qu'il avait encore du mal à se remettre de cette nuit dévorante qu'ils avaient passé ensemble. Il pouvait encore ressentir les restes des fines brumes de désir tenailler ses muscles.

Un fiévreux désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant