Chapitre 4

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Lydia demeura silencieuse dans l'attente d'une réponse de sa part. Une chose est sûre, l'homme qui se tenait devant elle n'avait rien d'un homme normal. Son esprit était survolté de questions dont les réponses demeuraient encore incertaines. Qui était-il ?

- Tout ce que je désire, c'est de vous interviewer pour un article fictif, ajoute-t-elle en abaissant la tête forcée de constater que sa hauteur nécessitait de rejeter sa tête en arrière.

- Le désir est un mot fort mademoiselle Graham, répondit-il d'une voix suave.

- J'en conviens, murmura-t-elle en fixant le carrelage noir.

- Si vous désirez tant m'interviewer, je vous demanderai de commencer par me regarder dans les yeux, articula-t-il d'une voix impérieuse.

Lydia releva la tête afin de répondre à son exigence. Immédiatement elle sentit un trouble s'emparer d'elle.

- Donc vous acceptez ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante.

Un vague sourire vacilla sur ses lèvres.

- Je suis encore en train d'y réfléchir, avoua-t-il en faisant le tour de son bureau.

Enfin libre, Lydia exhala un long soupir.

- Ai-je du temps à consacrer à une petite étudiante qui visiblement n'éprouve aucun désir d'être ici et qui n'a aucune idée de qui je suis ?

Il fit mine de réfléchir.

- Est-ce important ? S'enquit Lydia en le dévisageant.

Il braqua son épais regard dans le sien.

- Vous n'êtes pas curieuse ?

Si, Lydia l'était mais pour une raison qu'elle préférait ignorer, Lydia ne voulait rien connaître de cet homme au risque de se heurter à une réalité qui peu à peu faisait son chemin dans sa tête.

- Vous ne voulez pas connaître l'homme qui va vous aider à faire vos devoirs ? Ajouta-t-il en esquissant un sourire amusé.

- Je serais peut-être tôt ou tard obligée, mais comme vous l'avez précisé je risque de m'enfuir alors pourquoi...

- Je vous propose un jeu mademoiselle Graham, la coupa-t-il en se levant brusquement.

Sur la défensive Lydia se recula lorsqu'il s'approcha.

- Je ne suis pas ici pour jouer monsieur Voliakov, répondit-elle en le suivant des yeux.

Il s'avança jusqu'à la porte qu'il ouvrit.

- Si vous parvenez à deviner qui je suis, alors je serais votre homme, dans le cas contraire, vous serez dans l'obligation de partir.

Lydia se mordit la lèvre, tentée d'accepter. Elle maudissait silencieusement son professeur de l'avoir mise dans une telle situation.

D'un geste de la main il l'invita à le suivre comme s'il était certain qu'elle avait déjà accepté. Lydia fit un pas en avant, puis un autre. Son corps ne l'écoutait plus encore moins son esprit. Plus elle avançait, plus le sourire de l'inconnu devenait presque jouissif.

Lorsqu'elle quitta son bureau pour s'engager dans le couloir elle fut forcée d'attendre qu'il la guide là où il avait l'intention de l'emmener. Contre toute attente, il l'escorta jusqu'à la sortie. Soudain, elle sentit ses doigts se glisser dans son dos. Lydia réprima des rougeurs, envahie par une nouvelle chaleur qu'elle tenta d'ignorer. Hélas, plus ses doigts creusaient son dos, plus Lydia avait l'impression de ne plus pouvoir contrôler les frissons qui couraient le long de son échine.

Un fiévreux désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant