Chapitre 28

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- Je me demande encore pourquoi tu adores noël alors que c'est à cette période que ton père est parti.

Assis dans le grand canapé en cuir, le mafieux l'observait décorer le sapin d'un œil curieux.

Lydia accrocha une boule en regardant celui-ci prendre peu à peu forme.

- J'ai toujours aimé noël même si j'en garde quelques souvenirs amers, répondit-elle en plongeant son regard dans le sien.

Il la regardait avec un mélange d'incrédulité et de pitié comme si cette réponse ne lui convenait pas.

- Et toi ? Pourquoi tu détestes à ce point cette fête pourtant si familiale. Les membres de la mafia ne fête pas noël ?

- Mon père n'en avait que faire de noël, ce qu'il aimait c'est me former à reprendre son rôle de chef.

Lydia interrompit les décorations pour lui montrer à quel point elle était sensible à ses révélations.

Il posa son verre sur la table basse et déboutonna sa chemise,

- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi j'avais ce tatouage qui couvre la moitié de mon épaule.

Lydia déposa la guirlande sur le fauteuil pour s'approcher.

- Regarde un peu plus près trésor.

Effleurant son tatouage du bout des doigts Lydia traça un sillon sur ce dernier jusqu'à sentir sous la pulpe de ses doigts une cicatrice, puis une autre.

- Ça ressemble à des...boursouflure, murmura-t-elle en déglutissant péniblement.

- C'est exactement ça, répondit l'homme rictus aux lèvres. Lorsque mon père sentait que j'étais sur le point d'être prêt il essayait de tester mes résistances à la torture. Quand j'avais quatorze ans, la veille de noël, au lieu de recevoir un cadeau il m'a écrasé sa cigarette sur cette épaule.

- Mon dieu Vladimir, murmura Lydia en sentant son cœur se serrer.

Mâchoires serrées il agrippa sa taille qu'il serra entre ses doigts crispés.

- Il disait que c'était le seul moyen de reconnaître un homme fort, alors j'ai enduré jusqu'à ce que je décide de reprendre le contrôle sur moi-même.

- Que s'est-il passé ?

Un froid et mince sourire couvrit ses lèvres diaboliques.

- Assez de confidence pour aujourd'hui mademoiselle Graham, conclut-il d'une voix qui ne lui laissait pas le choix que de se contenter de ça et seulement ça.

Lydia exhala un soupir qui laissait entrevoir sa déception et lui fit un signe de tête en guise de réponse.

Au moins elle venait d'obtenir un petit fragment de sa vie et même s'il s'agissait d'un fragment monstrueux cela l'aidait à mieux le comprendre.

- Maintenant tu sais la raison pour laquelle j'éprouve aucun plaisir à vouloir te faire du mal, reprit-il en levant sa main pour enrouler une mèche de ses cheveux autour de son index.

Lydia se redressa maladroitement et prit la guirlande pour la mettre dans le sapin.

- Je comprends mieux en effet.

- T'attacher sur un siège et faire couler de la cire brûlante sur ton corps ne m'attire pas, poursuivit-il rictus aux lèvres.

- Je suis soulagée de le savoir, lança Lydia en se retenant de rire.

Un fiévreux désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant