Chapitre 42

87.1K 6.3K 971
                                    



- Où sommes-nous ?

Lydia grimpa l'immense escalier le ventre complètement retourné. Cette grande maison sombre et quelque peu malveillante d'aspect lui donna quelques sueurs froides. Si elle adorait la tranquillité qui régnait chez Vladimir dans sa villa perdue au milieu des bois, cette bâtisse perchée sur les hauteurs de Moscou ne lui inspirait rien de bon.

- Tu le sais où nous sommes, au fond de toi tu le sais, répondit Nikki en poussant la lourde porte qui grinça bruyamment comme si celle-ci n'avait pas été poussée depuis très longtemps.

- Dans l'ancienne maison de Vladimir ? S'enquit-elle déconcertée.

- Tu te demandes pourquoi il a voulu t'emmener ici, dans ce lieu qui renferme ses vieux fantômes ?

- Un peu oui, murmura-t-elle d'une voix incertaine en avançant dans le grand hall silencieux.

Les meubles étaient couverts de draps blanc, chassant ainsi les quelques bribes de souvenirs qu'ils restaient de cet endroit.

- C'est l'endroit où il est sûr que personne ne viendra. Pour l'heure Vladimir est persuadé que celui qui a fait ça est sans doute un ennemi oublié moi je crois que non.

Lydia la suivit dans l'escalier qui menait vers un étage éclairé par les filtres du soleil. Dire qu'elle s'était longtemps imaginée l'endroit où il avait vécu son enfance brisée. Pas une seule seconde elle n'aurait pensé que cet endroit pouvait être à ce point terrifiant.

- Cette maison n'est plus habitée depuis la mort de son père, enfin, depuis qu'il a tué son père, rectifia Nikki en insistant sur une porte qui semblait bloquée.

La pièce était elle aussi assombrie par les planches de bois fixés aux fenêtres. Lydia entra timidement dans la pièce en suivant des yeux le rai de lumière particulièrement intense couché sur un lit dont les draps portaient encore les traces du meurtre.

- Est-ce une façon charmante de me faire peur Nikki ? Demanda-t-elle d'une voix plus dure qu'elle ne l'aurait voulu.

Nikki sortit son arme pour la charger un faible sourire aux lèvres qui à lui seul valait mille pensées.

- C'est une façon charmante de te faire comprendre que c'est à cause de ça qu'il n'arrive pas à te le dire.

Lydia inspira profondément et fit un tour sur elle-même.

- Vladimir me ferait pendre s'il savait que je t'ai montré ça, rajouta Nikki en reprenant son poste de surveillance.

La voix de la mafieuse lui paraissait si lointaine qu'elle dut tendre l'oreille pour la comprendre. Son esprit était centré sur cette chambre qui renfermait des années et des années de souffrance. Les yeux brouillés par des larmes qui refusaient de couler, Lydia s'avança vers une porte entrouverte marquée par des rayures, des dessins ancré dans le bois. Prudemment elle avança dans l'autre pièce complètement vide. Le silence étouffé traduisait le bruit des cris, celui d'un petit garçon.

Le cœur serré elle pivota les talons en s'arrêtant brusquement. L'autre côté de la porte lui laissait croire qu'elle était bel et bien dans un lieu symbolique pour Vladimir. Elle s'agenouilla devant la porte pour examiner les dessins sculptés dans la porte et son cœur se fendit en deux.

- Trésor lève-toi je crois que tu en as assez vu, murmura Nikki en l'aidant à se lever.

- Je crois que...je...

- Tu as envie de vomir ? S'alarma Nikki en reculant. Non parce que si c'est le cas, fait attention à mes chaussures elles sont toutes neuves.

- Non ça va, c'est juste ma tête.

Un fiévreux désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant