Son professeur ?
Lydia ouvrit la bouche mais aucun son ne parvenait à sortir. L'atmosphère changea soudain. Une chaleur sourde naquit au creux de ses reins alors qu'il l'observait derrière son épais et insondable regard.
- J'espère que vous avez faim ? Dit-il lorsque le serveur déposa son assiette.
Quittant sa torpeur Lydia baissa les yeux sur les mets délicieux. Elle avait faim oui mais sa soif de lui poser des questions était bien plus grande.
- Oui j'ai faim, répondit-elle en esquissant un léger sourire. Et donc quand vais-je pouvoir vous interviewer ?
- À compter de maintenant vous avez le droit de me poser n'importe quelle question, lui dit-il en inclinant la tête.
Lydia ne put lui cacher sa surprise et leva un sourcil étonné.
- Vraiment ? Insista-t-elle incertaine.
- À quoi bon perdre du temps, vous savez très bien que vous ne pourrez pas vous contenter que de quelques questions. Bientôt, très bientôt votre curiosité vous mènera à repenser votre travail.
Lydia n'était pas certaine d'avoir compris où il voulait en venir mais une chose était certaine. Elle savait qu'il ne lui faciliterait pas la tâche. Un seul regard de lui suffisait à lui faire perdre le fil conducteur. Il était incroyablement sexy, beaucoup trop pour oser mentir sur les sensations méconnues qui couvraient chaque centimètre de sa peau.
Lydia se racla la gorge pour reprendre ses esprit.
- Quand avez-vous songé à créer cet endroit ?
Un léger sourire fendit ses lèvres.
- Et si vous commenciez par la question qui vous brûle les lèvres ? S'enquit-il d'une voix suave.
- Quand êtes-vous devenu un mafieux ? Lâcha-t-elle sans prendre en compte les conséquences qui pourraient s'abattre sur elle.
Un faible rire étouffa l'ambiance feutrée.
- Lorsque mon père m'a nommé comme son successeur, j'avais vingt-deux ans. J'ai vécu mon enfance au milieu de la mafia russe. J'ai appris, je me suis entraîné pour être à la hauteur du poste si tant convoité.
La bouche sèche, Lydia redressa ses épaules tendues.
- Vous n'avez jamais envisagé de faire autre chose ?
- Oh mais j'ai d'autres activités mademoiselle Graham, répondit-il avec une note de fierté dans la voix. Je possède des entreprises, ce club, en termes beaucoup plus limpides je n'ai rien à envier, je possède tout ce que je désire.
Sous l'intensité de son regard Lydia rougit en baissant furtivement les yeux.
- Vous avez peur n'est-ce pas ? Nota-t-il en refermant son expression amusée.
- Vous devriez être content, vous qui aimez tant vous nourrir de la peur, répondit-elle en crispant un sourire.
- En effet, vous avez entièrement raison, j'aime me nourrir de la peur, mais ce soir, je n'en retire aucune saveur particulière alors je vous prie de vous détendre.
Facile à dire ! Songea-t-elle en inspirant imperceptiblement.
- J'essaye, du moins je fais mon possible mais vous pouvez comprendre que ce n'est pas aussi facile que ça en à l'air.
- Ah oui ? Pour quelle raison ? S'enquit-il en plissant des yeux.
- Hier encore j'étais une étudiante en littérature, assise sagement dans un amphithéâtre.
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Un fiévreux désir
RomantizmLydia est étudiante en littérature et doit s'essayer à un exercice inédit en se glissant dans l'univers du journalisme. Elle tire au sort un sujet des plus complexes qui va l'embarquer dans un monde qu'elle n'aurait jamais soupçonné. Un monde dans l...