" Mon chauffeur passera vous chercher "
Lydia ne comptais plus le nombre de fois où cette phrase avait fait écho dans son esprit.
Assise au pied du lit, elle fixait depuis des heures l'horloge qui lui indiquait maintenant dix-neuf heures et cinquante minutes. Si elle avait la conviction qu'elle était sur le point de faire une erreur, Lydia savait également qu'il était le seul à pouvoir l'aider. Pourquoi ? Parce qu'elle l'avait su à la seconde où il s'était imposé à elle avec une implacable force. Sa façon autoritaire de parler ainsi que l'extrême dureté qui persistait dans son regard même quand il se montrait amusé. En son for intérieur, Lydia savait qu'elle se risquait à un grand danger, mais sa curiosité avait pris le dessus sur ses pensées rationnelles.
Elle se leva au ralenti puis enfila son manteau. Par peur d'oublier un bien qui pourrait tomber entre ses mains, Lydia prit seulement son téléphone et son portefeuille qu'elle glissa dans les poches de son manteau.
En quittant l'hôtel, ce fut que lorsqu'elle se retrouva sur le trottoir qu'elle réalisa que son souffle lui manquait. Elle guettait chaque voiture qui s'arrêtait à hauteur de l'hôtel. Les mains enfoncées dans les poches de son manteau elle exhala un soupir tremblant lorsqu'une voiture noire s'arrêta à sa hauteur.
Un homme en sortit, bizarrement, il avait l'air souriant et heureux de lui ouvrir la portière.
- Mademoiselle Graham, si vous voulez bien monter, lui dit-il en inclinant la tête.
Lydia esquissa un faible sourire avant de s'engouffrer dans la voiture. Un sentiment d'insécurité la saisit soudain. Elle ne pouvait plus faire marche arrière. La voiture s'engagea dans la circulation, ne lui laissant guère le choix que d'accepter la suite de cette soirée qu'elle devinait déjà très longue.
Elle remarqua qu'il lui était impossible d'échanger avec le chauffeur. Une vitre fumée les séparait. Lydia chercha à se détendre avant que l'endroit choisi par le mafieux se dévoile à ses yeux.
Le club ?
Était-ce une plaisanterie ?
Visiblement non, songea-t-elle lorsque la portière s'ouvrit.
Lydia hésita une seconde avant de descendre. Un homme se présenta à elle. Sombre, impassible et armé, il l'invita à le suivre à travers la foule qui attendait l'ouverture du club. À l'intérieur, elle ne fut pas conduite vers ces fameuses portes qui pour elle, ressemblaient plutôt à un dilemme mais vers un escalier qui menait vers un étage en-dessous.
Quand l'homme poussa les portes Lydia ne s'attendait pas à y trouver un restaurant chic dans lequel quelques tables étaient déjà occupées. Quelques regards se glissèrent dans sa direction tandis qu'elle suivait en silence l'homme chargé de l'escorter.
- Monsieur Voliakov ne va pas tarder.
Sans un mot de plus, il s'éclipsa en silence comme si sa mission était terminée.
Lydia constatait qu'elle était installée à une table complètement isolée, près d'une agréable cheminée. Le contraste était si saisissant entre cet endroit et celui qui reposait un étage plus haut qu'elle avait l'impression d'être dans deux mondes parallèles.
- Vous seriez plus à l'aise sans votre manteau.
Cette voix, couvrit sa peau d'une fulgurante chaleur. Lydia n'osa pas se retourner. Il était là, elle pouvait sentir le poids de ses mains sur les rebords de la chaise.
- À moins que vous ayez pour projet de vous enfuir avant le dessert, ajouta-t-il tout proche de son oreille.
Ses mains se glissèrent sur le col de son manteau pour le glisser le long de ses épaules.
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Un fiévreux désir
RomanceLydia est étudiante en littérature et doit s'essayer à un exercice inédit en se glissant dans l'univers du journalisme. Elle tire au sort un sujet des plus complexes qui va l'embarquer dans un monde qu'elle n'aurait jamais soupçonné. Un monde dans l...