Chapitre 32

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Vladimir tapotait son index sur son verre depuis de longues et interminables minutes. En faisant le choix définitif de ranger sa fierté de côté, il avait laissé la colère l'envahir et c'est celle-ci qui l'avait conduit à retrouver Lydia. Depuis qu'il l'avait enfin revu, une tempête ravageait son corps. Comment avait-il pu la laisser fuir sans avoir essayé de la retenir ? Lui qui n'avait eu de cesse de lui répéter qu'elle lui appartenait. À l'instant précis où il l'avait aperçu dans le couloir de l'université dans son rôle d'étudiante brillante et réservée tous ses sens étaient en alerte. Ses cheveux étaient plus long, elle portait une frange qui affinait les traits délicats de son visage mais qui cachait également une lourde fatigue à peine dissimulée. Vladimir serra les dents en inspirant bruyamment. La revoir lui avait fait réaliser ce qu'il avait perdu, et surtout la douleur de l'abandon qu'il lui avait fait subir. Déterminé à la reconquérir, Vladimir crispa ses mâchoires en attendant patiemment son arrivée. Il était lassé de lutter contre les sensations qu'il ne parvenait plus à contrôler depuis son départ. Lassé de lutter contre les pulsions de son être, vibrant tout entier pour cette jeune femme. Il brûlait de couvrir à nouveau ses lèvres. Mais avant cela il allait devoir affronter ses erreurs.

Malgré toutes ces pensées négatives, Vladimir ne put s'empêcher de sourire avec machiavélisme car il savait sans l'ombre d'un doute qu'elle viendrait, rouge de colère ou peut-être reconnaissante...

Quant à lui, il ne regrettait en rien d'avoir mis un terme aux désirs psychotiques de sa mère.

Des coups à la porte de son appartement new-yorkais se firent enfin entendre. Il se leva en éprouvant un étrange soulagement. Il prit son temps pour parvenir jusqu'à la porte et l'ouvrit avec un geste nonchalant. Seulement très vite, son attitude détendue prit un virage à 180° quand il la vit. Une grande colère marqua ses traits en la dévisageant. Maquillée avec exagération, il soupçonnait la mère de la jeune femme d'être l'auteur de ce massacre. Les gros traits d'eye-liner brisaient son beau regard de biche effondré par un fard à paupière sombre. Son teint diaphane était recouvert d'une couche de poudre bronzée...quant à sa bouche...

Ce n'était pas la Lydia qu'il connaissait ni même la Lydia qui prenait soin de maquiller ses yeux et ses lèvres à l'image de la femme qu'elle était.

Il éprouva une furieuse jalousie puis un sentiment de possessivité grandissant.

- Je vais te montrer où se trouve la salle de bains, fit-il claquer entre ses dents.

- Est-ce toi qui a menacé le directeur du casting ? Demanda-t-elle en pénétrant dans son antre, les yeux brillants de colère.

- Qui d'autre trésor ? S'enquit Vladimir en fermant la porte à double tours.

- Ma mère est furieuse, elle m'a posé un tas de questions.

Vladimir s'approcha d'elle en la privant d'espace. Plus elle reculait plus elle se rapprochait du pilier. Quand elle le toucha, Vladimir apposa sa main sur celui-ci juste au-dessus de sa tête.

- Que crois-tu Lydia humm ? Que depuis ton départ je me suis contenté d'imaginer où tu pourrais être ? Ce que tu pouvais bien faire loin de moi ?

Elle fronça des sourcils, incrédule.

- À l'instant même où tu as quitté l'avion une flambée de garde du corps étaient tout autour de toi pour me rapporter tout tes faits et gestes.

Elle cilla tandis que lui, fixait sa bouche maquillée d'un rouge tirant sur le orange.

- J'ai su pour ton casting dès lors que ta mère à passé ce fameux coup de fil grâce à ce cher Charlie.

Un fiévreux désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant