Un fiévreux désir

Chapitre 35

Le regard perdu sur la terrasse du restaurant chic, Lydia se mit à plier soigneusement la serviette blanche qu'elle déposa sur ses genoux. Si elle était certaine qu'il existait une forte tension palpable à la table, la réaction de sa mère n'en demeurait pas moins surprenante. Tout sourire, elle faisait preuve d'une gentillesse soupçonneuse. La rencontre entre sa mère, Charlie et Vladimir s'étaient fait dans la surprise totale. Prise au dépourvue Sharon Graham avait dû subir une flambée de hoquets successive en rougissant de la tête aux pieds. À vrai dire, le mafieux ne leur avait pas laissé le choix que d'accepter ce déjeuner...quant à sa présentation aussi charmante que dangereuse, il s'était montré jusqu'ici très calme contenue des circonstances. Lydia inspira profondément l'air que lui offrait la terrasse ensoleillée. Faute de pouvoir réagir comme elle le voudrait, c'est-à-dire en hurlant qu'elle avait l'imminent désir de quitter cette terrasse pour un avenir plus fiévreux, elle se contenta de fixer l'horizon en imaginait son corps pressé contre le viril mafieux qui demeurait à ses côtés.

- Lydia ? Bon sang à quoi penses-tu ainsi vautrée sur ta chaise ? Demanda sa mère avec une finesse plaisanterie.

Lydia se redressa en déviant son regard vers eux.

- Je songeais à mes cordes vocales.

Le mafieux esquissa un sourire si large qu'une alignée de dents blanches apparut.

- Enfin voyons Lydia ! Tu songes à la musique maintenant ?

Vladimir était de plus en plus satisfait de porter des lunettes de soleil. Cela lui permettait d'observer chaque scène sans dévoiler la moindre émotion. Il glissa son regard possessif sur la jeune femme à ses côtés. Vêtue d'une robe décontractée mais chic elle resplendissait d'une facette qu'il ignorait jusqu'ici. Ses épaules nues le rendaient tout aussi fou que de voir les boucles de ses cheveux rebondir inlassablement sur sa poitrine. Réprimant un instinct de mâle possessif il détourna le regard vers son beau-père. Habillé soigneusement il laissait entrevoir l'image d'un chef d'entreprises mais l'histoire était tout autre...

Accumulant les faillites de ses entreprises il exerçait à présent la dévorante passions pour le jeu. Méfiant envers ce dernier, Vladimir avait bien l'intention de le cuisiner.

- Et donc, comment vous avez fait la connaissance de ma fille ?

- J'ai rencontré votre fille à Moscou lors de son voyage, ça a été un coup de foudre, répondit Vladimir en souriant.

- Lydia tu ne m'en avais jamais parlé, lança sa mère d'une voix aiguë.

Vladimir se tourna vers la jeune femme qui rougissait jusqu'à la pointe de ses cheveux. Il ne se lassait pas de la voir rougir, au contraire il adorait ça.

- Je pensais que tu l'avais deviné, marmonna-t-elle en se passant une main dans les cheveux.

Devant l'embarras de la jeune femme Vladimir décida d'intervenir sans prendre de gants.

- Nous avons eu quelques tensions, mais à présent je compte bien tout faire pour la garder à mes côtés.

- Et que faites-vous dans la vie ? S'enquit Charlie en ajustant sa veste.

Vladimir étira un sourire en coin devant l'imprudence de ce dernier. Il était clair qu'il faisait mine de ne pas le connaître.

- J'ai plusieurs activités fructueuses et d'autres que je préfère garder secrètes, répondit-il en attrapant son verre.

- Oh ! S'exclama Sharon en glissant ses doigts dans ses cheveux.

- C'est étrange que vous ayez rencontré ma belle-fille alors qu'elle était dans un quartier difficile d'accès, intervint Charlie en allumant une cigarette dont la fumée blanche se glissa sur le visage de Lydia.