La lettre

Chapitre 35 : « Une décision de dernière minute...»

Alors que j'avais toujours des étoiles pleins les yeux, Brina s'était un peu éloignée pour passer un appel. Je l'entendis parler portugais ou créole avant de revenir vers moi, et dire :

BRINA

Ce sont mes parents au téléphone, je mets le haut-parleur. Par contre, ne fais pas attention à leurs français de lusophone...

La conversation se déroula plutôt bien. Les parents de Sabrina avaient l'air plutôt sympa de prime abord. Son père avait insisté sur le fait qu'il n'aimerait pas trop que les choses trainent étant donné que ce n'était pas la première fois que leur fille avait des projets de mariage.

Je le compris parfaitement. Il est bien vrai que son ex était allé demander sa main avant de changer d'avis et d'en épouser une autre.

Certains prendraient la remarque du père comme une forme de pression, mais moi je le vois comme une opportunité de prouver que je ne suis pas son ex et que je suis un homme de parole. J'en fais un défi personnel !

Quant à la mère de Brina, elle n'avait pas cessé de tarir sa fille d'éloges. Sabrina a toujours fait de son mieux pour subvenir aux besoins de sa famille. J'ai également appris que, pour joindre les deux bouts, elle travaillait comme serveuse dans un glacier. Cela ne devait vraiment pas être évident pour elle, d'allier études et boulot sachant que le domaine de la restauration est très éprouvant.

Je suis encore plus fier d'en faire mon épouse. Savez-vous pourquoi ? car elle aurait tout simplement pu faire comme grand nombre de femme qui préfère opter pour la facilité en se faisant entretenir par un homme riche et en contrepartie, elles se donnent à lui en assouvissant leurs moindres désirs et fantasmes.

Elle, elle a choisi de rester digne jusqu'au bout et de se battre. J'admire beaucoup cela...

Après notre discussion avec ses parents, nous attendîmes l'arrivée de Claude afin de lui annoncer la bonne nouvelle. Il était aux anges et ne cessait de se jeter de fleurs en disant que c'était grâce à lui. Vous connaissez Claude. Il aime tellement tout ramener à sa personne, même s'il n'avait pas totalement tord car c'est grâce à lui que nous nous sommes connus.

Je ne vais pas trop perdre de temps en détaillant tout ce qui s'est passé durant mon séjour à Paris. Ce qu'il y a à retenir c'est que c'était formidable. Nous sommes allés à la tour Eiffel, nous avons fait deux, trois restaurants et puis, une fois de plus, nous avions dû nous séparer.

Ce fut encore pire que lorsqu'elle était venue à Strasbourg. Une fois de retour à Paris, Claude, Oumar et moi avions travaillé sans relâche sur notre projet d'ouverture d'une agence d'intérim mais différente de celles qui existent déjà. Nous avions beaucoup avancé et Oumar avait trouvé un local parfait, dans un quartier très bien desservi.

Mes journées de congé étaient bien remplis et je sais que la suite des évènements risque de vous surprendre. Elle m'a surprise également d'ailleurs LOL.

Le chemin que le tout puissant trace pour nous est le plus souvent totalement à l'opposé du schéma que nous nous étions faits dans nos têtes. Il a toujours le dernier mot...

Le jour du départ de Sabrina arriva comme un éclair. Nous nous sommes pratiquement parlés toute la journée : sur le trajet de l'aéroport, après son enregistrement, une fois qu'elle était dans la salle d'embarquement, une fois dans l'avion avant le décollage et lors de son atterrissage. Et oui, je suis resté éveillé jusqu'à ce qu'elle me dise qu'elle était bien arrivée à destination.

Une fois qu'elle récupéra ses bagages, elle prit un taxi. Elle m'appela jusqu'à ce qu'elle arrive chez elle.

J'allai me coucher lorsque je la sus enfin entre de bonnes mains.