Chapitre 3 : « Marième... »

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J'avais énormément apprécié l'hospitalité de Coumba.

De plus, loger chez elle me permettra de faire des économies.

Je pris une bonne douche avant de descendre manger. Elle m'expliqua que son époux était grippé et que ses médicaments le faisait dormir très tôt. Elle se mit à le narguer :

COUMBA : Demain tu verras la tête qu'il fera. C'est comme s'il était atteint d'une maladie grave alors qu'il n'a que la grippe.

Je me mis à rire. Je pense que cela, nous les hommes, l'avons tous en commun. Nous paniquons facilement lorsqu'on nous tombons malades.

Je souhaitai bonne nuit à ma cousine avant de regagner ma chambre.

Je fermai la porte, alluma mon PC afin de lire mes mails puis me mit à lire la lettre de ma mère. Dire que son écriture est la seule chose qui me reste d'elle.

Mon cœur se mit à battre en voyant ses écritures. Je ne pus retenir mes larmes. Pourquoi ? Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Bon, c'est le moment de commencer à lire :

MAMAN : Boubacar, Bouba, mon seul et unique enfant, cela fait pratiquement deux ans que j'essaie de t'écrire une lettre mais j'ignorai par où commencer.

Je remplissais les poubelles de ma chambre de brouillon.

Boubacar, je te demande pardon du plus profond de mon cœur. Je sais que mes excuses ne valent plus rien à tes yeux, mais je tente quand-même le coup.

Je dois m'excuser pour une panoplie de choses mais je commencerai par te demander pardon pour mon implication dans ta relation avec Marième. Je n'avais aucun droit de te priver de l'amour de ta vie. Rien ne justifie mes actes mais je pensais sincèrement bien faire à l'époque.

Je déposai la lettre. Elle avait parlé de Marième. Cette femme pour qui j'aurai donné ma vie ; Cette femme que je continue d'aimer profondément.

J'ai connu Marième par le biais de Sokhna, la petite sœur de mon ami d'enfance. Comme je trainais très souvent chez mon pote Oumar, il m'avait invité à l'anniversaire de sa petite sœur. Ils lui avaient organisé un dîner avec de la musique et tout. Nous étions tous assis sur la terrasse. Oumar, d'autres potes et moi étions tous assis un peu à l'écart et Sokhna et ses amis étaient de l'autre côté. Elle n'arrêtait pas de faire des va et vient car nombreux étaient ses invités qui ne connaissaient pas la maison. A un moment donné, elle fut fatiguée des allers et retours. Et il faut dire que lorsqu'elle s'absentait, ses invités restaient tout seuls :

SOKHNA : Oumar, tu peux aller prendre une de mes amies à la station stp. Le taxi l'y a planté car ils ne cessaient de tourner en rond.

OUMAR : Gosse, c'est peut-être ton anniversaire mais honnêtement, j'ai tout sauf envie de sortir. Demandes-lui de prendre un autre taxi et s'il le faut elle te le passe pour être sûr qu'elle ne se perdra pas à nouveau.

SOKHNA : NON ! Je ne vais pas lui faire payer doublement le taxi. Elle a déjà eu l'amabilité de se déplacer.

Sokhna avait raison sur ce plan. Comme Oumar ne cédait pas, je lui proposai d'aller chercher son ami :

MOI : Donne moi son numéro, je vais la récupérer.

Sokhna était aux anges. Je la sentis soulagée :

SOKHNA : Pourquoi ce n'est pas toi mon grand-frère ? je te remercie Bouba. Elle est à station Total du quartier.

Elle me montra le numéro de son amie que je composai puis raccrochai :

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